J'en ai rêvé toute mon
enfance, et toute mon adolescence – jusqu'à ce qu'en passant mon
bac j'échappe au châtiment annuel. Pendant des années j'ai prié
le Ciel, j'ai supplié, j'ai tenté la méthode Coué, j'ai espéré
contre toute attente une délivrance providentielle. J'aurais été
prête à tout : une fracture du tibia, une peste bubonique, un
accident de la route, une tornade force 10 s'abattant sur la maison,
un enlèvement par des extraterrestres.
Mais jamais, ô grand
jamais, pas une seule année je n'ai réussi à être dispensée de
participer à la grand-messe sportive des différents établissements
scolaires que j'ai fréquentés. Chaque année, il m'a fallu revêtir
un T-shirt informe et un short inélégant, m'aligner parmi une masse
d'élèves aussi mal vêtues que moi mais souvent plus sportives, et
obtenir, rouge et en sueur, soufflant et peinant, un piètre
classement au cross de l'école primaire. Puis au cross du collège.
Et enfin au cross du lycée.
Ces mauvais souvenirs
sont désormais derrière moi, et croyez bien que tous les
désagréments de ma vie d'adulte sont peu de choses face au calvaire
du cross annuel – à part peut-être l'épidémie familiale
annuelle de gastro-entérite (d'ailleurs cela fait déjà deux
articles que je vous en parle, le sujet mériterait-il un article
complet ?).
Mais cette année, je me
suis rendu compte que mes vœux, mes suppliques, mes prières, mes
espoirs, n'ont point été tout à fait vains.
Il leur a juste fallu une
vingtaine d'années pour obtenir un effet. Une génération.
En effet, la semaine
dernière, pour le tout premier cross de leur scolarité, mes deux
aînés sont tombés malades.
C'est
un peu dommage, car, contrairement à leur mère, ils attendaient cet
événement avec impatience...
Non pas tellement par
amour du sport :
c'était surtout à
cause du goûter offert aux participants
Finir dernière au classement, c'est aussi brillant, mes enfants se battaient pour cette place. Ce qui m'a amusée, c'est qu'Anatole, malgré tous ses efforts, mais à cause de ses trop longues jambes, a terminé deuxième !
RépondreSupprimerPauvre Anatole ! Tes enfants sont doués, car malgré mes talents je n'ai jamais réussi à finir dernière.
SupprimerTa vie n'aura pas été totalement vaine, ma chère Albane ! Par contre, pour la gastro-entérite, tu es peut-être un peu gourmande là...
RépondreSupprimerC'est vrai, mais on peut toujours tenter.
SupprimerLe cross, le mythique, celui qui a permis à des générations d'élèves de trouver des combines ingénieuses pour l'éviter. Bizarrement, il n'a jamais été à l'ordre du jour des réformes pour les multiples ministres en fonction. Indispensable ?
RépondreSupprimerMais bien évidemment, mon cher Stiop, dès que je deviens ministre de l'Education nationale (c'est imminent), je déclare formellement interdits les cross et d'ailleurs tous les cours de sport.
Supprimerbon ben je "cross" les doigts pour la gastro (mais je ne te "dispense" pas d'un billet sur le sujet, ça pourrait me faire marrer ...)
RépondreSupprimerAh ah ah, j'en ris encore. Non je plaisante... mais je penserai à toi pour un billet !
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