jeudi 21 juillet 2011

Coup de foudre

  Une journée banale, passage au supermarché accompagnée de l'ensemble de ma descendance. Je scrute le rayon traiteur lorsque j'entends une voix derrière moi, teintée d'un soupçon de déception :
  « Je ne savais pas que vous aviez autant d'enfants* ! »
  En me retournant, je dévisage un inconnu d'une quarantaine d'année, cheveux longs noués, l'air un peu suave, un peu benêt. Le prenant pour une espèce de clochard et ignorant combien de litres il avait déjà pu ingurgiter, j'acquiesce sans le rembarrer.
  « Vous vous souvenez de moi ? », ajoute l'individu en souriant, l'air interrogateur.
  Visiblement, ce monsieur attendait que je réponde par l'affirmative. Il me semblait ne l'avoir jamais rencontré auparavant, mais, toujours prudente, et dans l'espoir de clore la conversation, je lui réponds que, ah, oui, peut-être bien.
   Son visage s'éclaire. Une expression sucrée et rêveuse se répand sur ses traits :
  « On s'était regardés tout le trajet en chiens de faïence dans le métro... »**
  J'ai fui au rayon fromages.
 
 
 
*autant d'enfants : nombre précis laissé à l'imagination de mes lecteurs mais ne dépassant pas la douzaine.
**Je tiens à préciser que regarder des inconnus en chien de faïence dans le métro n'est pas tellement dans mes habitudes. A moins d'y tomber sur Patrick Jane, mais cela ne m'est encore malheureusement jamais arrivé.
 

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