jeudi 11 août 2011

Education dure VS éducation molle : 1 - 0

  Hier soir, nous avions la joie d'accueillir mes beaux-parents. Après avoir gâté leurs petits-enfants, après une longue promenade quasiment sans pluie, après un bon apéritif partagé en famille (comprendre : à boire pour les adultes, à grignoter pour les enfants), ces derniers sont allés se coucher, et se sont endormis en un instant, épuisés par les émotions de la journée.

  Nous finissions de siroter notre verre, quand soudain une occasion instructive s'est présentée d'éprouver de manière comparative deux méthodes d'éducation opposées. Le petit dernier, bientôt un an et demi, s'est mis à pleurer dans son lit.

  D'habitude, en l'absence d'invités, Monsieur et moi avons une technique éprouvée face à ce genre de désagrément, que l'on soit en train de dîner, de regarder un bon film, ou de dormir d'un sommeil réparateur. D'ailleurs nous l'avions justement appliquée avec succès la veille au soir. Je vais vous exposer brièvement la procédure.

Première étape : laissez pleurer le bébé. Attendez deux minutes, en général cela suffit à l'enfant pour se rendormir, et pendant ce temps vous n'avez pas eu à vous lever ni à mettre le DVD sur pause.

Deuxième étape : les pleurs continuent de plus belle. Ne vous levez surtout pas, contentez-vous de tourner la tête en direction de la chambre en réclamant le silence d'un ton à la fois ferme et rassurant : « Dodo maintenant ! ». Notez qu'une voix paternelle est en général plus efficace.

Troisième étape : l'injonction précédente, exceptionnellement, n'obtient aucun effet. Hélas vous allez en être quitte pour vous lever. Bien-sûr, je le précise pour que la DDASS n'ouvre pas une enquête, vous allez vérifier si bébé n'a pas faim, froid, mal, chaud, soif, s'il n'est pas malade – reportez-vous à vos bouquins de puériculture pour plus de détails. Si vous craignez qu'il ait fait un cauchemar, vous le consolez dans vos bras jusqu'à ce que les pleurs cessent (on a du cœur tout de même). Mais s'il s'agit d'un caprice, ce que vous pouvez en général deviner aux mélodieux sons suraigus qui sortent de la bouche de votre petit ange, vous le sommez de se taire une bonne fois pour toute, vous fermez le maximum de portes entre lui et vous, et vous pouvez poursuivre votre soirée tranquille. Chez nous, nous avons même une solution miracle, aussi simple qu'efficace : en cas de caprice, nous déménageons le bébé, son lapin fétiche et sa veilleuse dans la chambre d'à côté. Une fois la porte fermée, tous les espoirs du braillard d'amadouer ses parents s'envolent, et les pleurs cessent immédiatement.

  Mais hier soir, alors que nous en étions arrivés à la deuxième étape, et que nous nous apprêtions à appliquer la troisième, Belle-Maman, le cœur tendre, et l'esprit rempli des principes d'éducation molle lus la veille chez notre belle-sœur, se lève, malgré nos protestations, pour jeter un coup d'œil à son bruyant petit-fils, nous promettant de ne pas se montrer.

  Cinq minutes de pleurs plus tard, Monsieur décide d'aller voir ce qui se passe et découvre avec stupeur sa maman en train de tenter – en vain, est-il besoin de le dire – de calmer Bébé en lui massant le ventre. Bébé a l'air de ne pas apprécier du tout, évidemment, puisque tout ce qu'il souhaite c'est sortir de son lit, mais il n'a sans-doute pas lu de manuel d'éducation molle.

  Monsieur reprend alors les choses en main, expulse de la chambre la grand-mère indésirable et se dépêche d'appliquer la troisième étape de la procédure habituelle d'éducation dure. Instantanément le silence revient, Bébé se rendort en paix, rassuré par la démonstration d'autorité paternelle.

  Au tapis, la méthode molle.

5 commentaires:

  1. Pourtant c'etait pas bete l'idee du massage du ventre...

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  2. J'ai beaucoup de respect pour ta belle-mère, mais le massage du ventre, présentement, c'était euh... idiot (lui dis pas).

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  3. <a href="http://9 juillet 2012 à 21:15

    Merci pour vos compliments, je suis ravie que ces banalités vous aient distraite. En ce qui concerne les grands-parents, en une génération leurs principes éducatifs ont gagné en indulgence... mais pas forcément en efficacité ! Heureusement les rôles sont bien distribués.

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