dimanche 30 septembre 2012

Quelques conseils pour se soigner vite et bien

Hier encore vous étiez en forme, mais aujourd'hui, vous ne vous sentez pas bien du tout. Voici quelques conseils pour vous soigner rapidement et vous rétablir au plus vite.

 

Le premier jour, vous ne vous en faites pas. C'est surement un tout petit rhume, un léger mal de ventre, un muscle un peu froissé. Vous avez connu pire, et cela ira mieux demain.


Le lendemain, vous vous sentez encore moins bien. C'est normal, il faut deux jours pour que cela passe, demain cela commencera à aller mieux et vous serez très bien après-demain.


Le lendemain, cela ne va toujours pas mieux. A la longue les douleurs commencent à vous fatiguer, de même que la pensée qu'elles ne disparaissent pas d'elles-mêmes. Vous vous promettez de ne pas chercher sur internet de diagnostic à vos symptômes.


Deux heures plus tard, vous cédez, vous apprenez sur doctissimo que, au mieux, vos maux passeront tous seuls, au pire vous serez mort dans l'année dans d'atroces souffrances.


Vous vous souvenez que pour votre dernier mal de gorge vous aviez craint à tort avoir développé un cancer du larynx. Vous vous rassurez, cela n'est pas grave et va guérir tout seul. Cette fois, c'est promis, vous ne retournerez plus jamais sur doctissimo, même si cela vous a permis de découvrir des organes dont vous ne soupçonniez jamais l'existence, ce qui vous autorise à souffrir de façon plus intelligente en sachant que vos douleurs se situent, au choix, dans le sinus maxillaire, le duodénum, ou le muscle trapèze.


Le lendemain, vous avez l'impression de n'être plus qu'un énorme et douloureux – au choix – sinus maxillaire, ou duodénum, ou muscle trapèze. L'idée de vous rendre chez le médecin commence à faire son chemin. Cependant, passer deux heures dans une salle d'attente ne vous enchante guère. Et puis il faudrait vous montrer avec vos cernes sous les yeux, le teint blafard, le nez rouge, la voix cassée, une coiffure approximative ; étaler vos ennuis de santé personnels devant un inconnu qui n'hésitera pas à vous faire subir des examens déplaisants comme observer le fond de votre gorge ou vous palper l'abdomen. Cela ira mieux demain, ce serait trop bête de perdre son après midi au cabinet alors que la guérison est certainement discrètement en cours.


Les jours passent, aucune amélioration ne se fait sentir. Vous n'en pouvez plus, cette fois, il faut vous rendre à l'évidence, une consultation médicale s'impose. Une fois votre décision prise, vous vous sentez soudainement aussi impatient de rencontrer votre médecin que vous étiez réticent à le faire la veille encore. Vous passez deux heures dans une salle surchauffée et bondée à compter le nombre de patients qui restent à passer avant vous, et vous vous demandez suspicieusement de quelle maladie sérieuse ils peuvent bien souffrir vu leur bonne mine et l'air tranquille avec lequel ils feuillettent leurs magazines alors que vous vous sentez défaillir sur votre chaise. Enfin, arrive le moment où le médecin ouvre la porte, prononce votre nom et vous adresse un sourire qui vous apparait plein de compassion, de compréhension, et de promesse de guérison. Vous vous sentez alors prêt à lui montrer le fond de votre gorge autant qu'il vous le demandera, et ne vous souciez plus ni de vos cernes ni de vos yeux rougis. Vous mentez sur la date à laquelle ont commencé vos symptômes pour éviter qu'il ne vous reproche d'avoir traîné à le consulter, et bien évidemment vous constatez que l'auto-diagnostic que vous avez effectué grâce à internet est absolument faux. Mais peu importe : à le voir rédiger une longue liste de remèdes divers sur votre ordonnance, vous vous sentez déjà revivre. C'est avec une joie sans mélange que vous lui remettez le chèque que vous venez de signer, et quand il vous raccompagne en vous souhaitant "bon courage", vous sentez naître en vous une reconnaissance éternelle.


Muni de la précieuse ordonnance, vous dévalisez la pharmacie la plus proche et courez commencer le traitement sans plus attendre. En peu de temps, enfin, vous sentez que vos symptômes disparaissent et que vos forces reviennent. Vous avez souffert quinze jours pour rien, on ne vous y reprendra plus.

 

 

Quelques mois plus tard, vous vous sentez tomber malade. Oui mais, cette fois, c'est différent, vous irez mieux dans quelques jours. D'ailleurs rien ne prouve que la dernière fois vous ne vous seriez pas remis aussi vite sans médicament...

dimanche 23 septembre 2012

"Moi, les bébés..."

  La conversation avait pourtant bien démarré, une conversation banale entre jeunes mères partageant un banc dans un jardin public et leurs impressions sur la récente rentrée scolaire.

- J'avais oublié, la bouche sans dent, a déclaré Astrid en observant ma fille de trois semaines que je sortais de son landau.

- Il parait que certains enfants naissent avec des dents...

- D'autres les ont très tard, poursuit Marie-Alix, la mienne a sorti sa première dent à dix-neuf mois ! Evidemment, ce n'est pas étonnant qu'à trois ans elle ne mange encore que des purées.

  Marie-Alix et son mari ont adopté une petite fille asiatique à l'âge de dix mois. Quant à Astrid, elle a trois enfants encore petits – l'aîné a cinq ans – et, comme l'atteste sa silhouette très arrondie, elle attend son quatrième.

  Ma fille est tout à coup prise d'un hoquet comme cela lui arrive souvent.

- Elle en avait déjà avant la naissance, je les sentais très bien.

- Moi c'est pareil, toutes les nuits, c'est insupportable, ça m'empêche de dormir, se plaint Astrid.

- Plus qu'un mois avant la naissance, c'est bien cela ? demandé-je en guise d'encouragement.

- Oui, enfin deux semaines j'espère, ce serait bien qu'il naisse en avance, soupire Astrid, qui, sans doute fatiguée par la fin de sa grossesse, s'exprime sur un ton encore plus las que d'habitude.

- Oh, c'est fou ce qu'elle a changé déjà, en trois semaines ! s'écrie Marie-Alix en regardant ma fille à son tour.

- Une fois qu'ils sont nés, le temps passe à une vitesse... dis-je en approuvant.

  Et c'est à ce moment précis que la conversation a pris tout à coup un tour inattendu.

- Tant mieux, a fait remarquer Astrid. Parce que moi, les bébés, ça me gonfle.

  Silence surpris. Je pensais naïvement que c'était surtout les désagréments de cette quatrième grossesse qui la contrariaient.

- Et, euh... jusqu'à quel âge ?

- Jusqu'à deux ans. A deux ans ça commence à être mieux.

  La conversation reprend. Entre temps, Marie-Alix s'est levée pour accompagner sa fille au toboggan. Il y a ceux qui supportent mal les nourrissons et ceux qui souffrent de ne pas réussir à en avoir.

Ma fille commence alors à pleurer, la faim se faisant sentir, ce qui n'échappe pas à l'oreille vigilante et sensible d'Astrid. Elle soupire :

- Oh la la, quand j'entends cela ça ne me donne vraiment pas envie d'accoucher !

  Malgré tout, dans deux ou trois semaines, voire quelques jours, je recevrai un faire-part rédigé probablement de la façon suivante :

Astrid et son mari sont heureux de vous annoncer la naissance de...

  Dois-je attendre deux ans pour les féliciter ?

lundi 3 septembre 2012

Rentrée scolaire

  J'ai beau voir la vie en rose, je manque un peu de temps en ce moment pour écrire... C'est pourquoi je me permets de vous proposer ce billet rédigé il y a un an : Souvenir de rentrée scolaire.

  Bonne lecture... et bon courage pour cette rentrée !