lundi 17 février 2014

Ça se discute

Après Aymeric, c'était au tour d'Alex, un camarade de classe de l'un de mes fils, de venir déjeuner à la maison. Tout en servant les spaghettis à la bolognaise (dont Alex n'a mangé que les pâtes en laissant la sauce), je lui ai posé quelques questions.

- Et tu t'entends bien avec tes frère et sœur ?
- Des fois oui, des fois non.
- Tu aimes bien aller à l'école ?
- Des fois oui, des fois non.
- Ils sont sévères, tes parents ?
- Des fois oui, des fois non.

Je commençais à regretter intérieurement le peu de détails livrés par notre invité au long de cette série de réponses de normand, quand tout à coup Alex a rajouté :

- Des fois mes parents se disputent.

Cela ne m'étonne pas du tout. J'apprécie beaucoup la maman d'Alex qui est une amie, mais je me suis toujours dit que son mari me paraissait un peu lourd. Intérieurement je me félicite en souriant de ma perspicacité en matière conjugale, quand j'entends une réponse imprévue fuser :

- Oh oui, les miens aussi !

Je décoche un regard sombre à l'auteur de cette répartie, qui n'est autre que mon fils aîné. Puis je rectifie :

- On ne se dispute pas, on discute, ton papa et moi. Sur un ton un peu soutenu, peut-être, mais on discute. Et rarement, en plus.

Il y a certaines nuances qui échappent aux enfants, et c'est bien malheureux.

J'en étais là de mes sombres réflexions, lorsque j'entendis Alex apporter la précision suivante :

- Et des fois quand ils se disputent ils disent des gros mots.

Je relève la tête fièrement. Mon mari et moi, quand il nous arrive - rarement - de discuter sur un ton un peu soutenu, nous ne disons pas de gros mots.

L'honneur est sauf.
 
 
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jeudi 13 février 2014

Les coups

Dans la vie, il y a toutes sortes de coups. Les coups qui blessent et ceux qui tuent – coups de bâton, coups de poignard ou coups de massue, ceux qui sonnent, des coups de cymbales aux coups de tambour, ceux qui tombent tels les coups de foudre et ceux qui s'envolent, coups d'aile et coups de vents, ceux qui émeuvent – coups de foudre et coups de cœur, ceux qui attristent – coups de blues et coups de cafard ; ceux qui chauffent et ceux qui glacent – coups de chaud, coup de froid ; les coups de Jarnac qui trahissent et les coups de grâce qui achèvent.
 
Ceux que la vie nous réserve, coups du sort et coups de théâtre, ceux qui tentent, coups d'essai et coups de chance, ceux qui soulagent, coups de pouce et coups de main, ceux qui surprennent : coups de folie, coup de génie.
 
Il y a ceux qui pleuvent et ceux qui volent, ceux qu'on porte et ceux qu'on reçoit, ceux qu'on rend coup pour coup, ceux qu'on accuse et ceux qu'on paye ; les coups de génie et les coups pour rien ; les trois coups, les douze coups de minuit, les quatre cents coups et les volées de coups ; les coups de jeune, les coups de vieux, les coups de tête, les coups doubles, les coups d'état. Il y a le coup de l'étrier et les coups de folie, les coups du lapin et les coups de bec, les coups de filet et les coups de maître, les coups tordus, les coups fourrés, les coups de chance.
 
Durs ou secs, puissants, violents, bas ou défendus, fourrés ou montés, nombreux sont les mauvais coups...
 
Mais pour le coup, il en est de doux, de légers, comme des caresses, plein de promesses, ce sont les coups – coups de pieds, coups de poings – que je ressens de l'intérieur, ceux qui me prouvent qu'à coup sûr un jour prochain de la fin du printemps, agrandissant encore un coup la famille, notre cinquième enfant tout à coup jettera son premier coup d’œil sur le monde.

 Coup d'envoi prévu fin mai !
 


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mardi 11 février 2014

Tag à contretemps

Oui, c'est un peu à contretemps que je rejoins le ballet, car beaucoup d'entre vous ont déjà dansé depuis longtemps sur la même musique. Mais comme je me trouvais fort occupée, ainsi que je vous l'ai déjà expliqué, à faire danser ma bobine et mon aiguille, j'ai laissé passer deux semaines depuis que j'ai eu le bonheur de me trouver tagguée par Alphonsine :




Les règles du tag du blogueur convivial sont très simples :
1. Lorsque tu apprendras que tu as été désigné, te réjouir tu devras. Danser la gigue et arborer le logo de ce tag sur ton blog tu feras.
2. Pour remercier celui qui t'a désigné, un petit texte tu rédigeras.
3. Puis, les 10 internautes les plus bavards sur ton blog tu nommeras.
4. Les prévenir (sur leur blog) de ton méfait tu devras.
5. Faire ce tag une seule fois tu pourras.
 
Cela ne m'a pas empêchée sur le coup, de joie, d'effectuer deux ou trois entrechats (souvenirs du temps lointain où je chaussais mes pointes et enfilais mon tutu) et quelques triples axels (en prévision du temps lointain où je deviendrai patineuse artistique de haut niveau).

Car Alphonsine est une blogueuse – et amie – dont je suis fidèlement les aventures transfrontalières, et c'est avec plaisir que je la rejoins sur la piste pour entamer avec elle une chorégraphie en duo sur fond de décor de montagnes enneigées, entourées d'une centaine de moutons en guise de figurants, au son d'un orchestre de cors des Alpes et de clochettes de troupeaux alpins.

Il me reste à sélectionner 10 internautes les plus bavards sur mon blog, mais je crains qu'ils n'aient déjà presque tous été taggés déjà... or comme ils n'ont l'autorisation de ne danser qu'une fois ce tag, je renonce à les nommer. Que ceux qui ne seraient pas encore entrés dans la danse n'hésitent pas cependant à se lancer : danse du canard ou valse viennoise, tous les styles sont permis !
 
 
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dimanche 9 février 2014

La coupable

Je me sens un peu confuse : voilà quelques jours, trop de jours, que je n'ai rien publié sur ce blog.

J'en suis responsable, certes, mais permettez-moi aussi de désigner la principale coupable, celle qui a fait son entrée il y a quelques semaines dans mon foyer et qui m'a détournée de mon clavier tout neuf. C'est elle qui, ces jours derniers, m'a irrésistiblement attirée à elle, et c'est devant elle que je me suis assise cette semaine au lieu de m'installer devant mon écran.

Il faut dire qu'elle a su me charmer. Il suffit d'une pression sur la pédale pour qu'elle commence à ronronner doucement, et que, mue par cette musique entraînante, elle se mette à danser. Un pas à gauche, un pas à droite, en avant, en arrière, l'aiguille se lève et s'abaisse avec une régularité mécanique et docile, traçant en pointillés son empreinte sur le tissu qui défile sous sa pointe, tandis que tout là-haut virevolte telle une ballerine la bobine qui déroule son fil dans un tourbillon effréné.
Et en quelques pressions de pédale, et quelques coups de ciseaux, le miracle s'accomplit. Le coupon plat prend forme et, pli par pli, point par point, fronce après fronce, sur le plateau de la machine à coudre, l'ouvrage apparaît, imparfait certes sous les doigts de la couturière débutante, mais qu'il remplit tout de même de satisfaction et de fierté.

Il ne manque qu'une chose : un peu de soleil, pour le voir porté sur de petites épaules potelées plutôt que sur le bois d'un cintre.



 
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