vendredi 26 décembre 2014

Un rêve de Noël


C'était un matin de décembre, un matin gris et froid. Il est arrivé, couché à l'arrière du véhicule sous les yeux des enfants qui l'attendaient avec impatience.


Retenant leur souffle, ils ont assisté à toute l'opération. Longuement, morceau par morceau ils l'ont vu se relever, lourd et massif, jusqu'à ce qu'il dresse fièrement sa cime altière pointée vers le ciel, déployant ses longues branches alentour, majestueux et imposant, bravant l'hiver et le crépuscule naissant.


Et lorsque la nuit fut tout à fait tombée, soudainement, il s'est illuminé, et d'une même voix les enfants ont poussé une clameur d'enthousiasme.



C'était bientôt Noël et longtemps ils se souviendront du jour où ils l'ont vu monter et étendre son ombre protectrice sur les environs. Un merveilleux engin sur le terrain voisin, une magnifique grue de chantier.




dimanche 23 novembre 2014

En avant... Marche !

Le compte à rebours a commencé. Les jours passent et nous rapprochent de la date finale. Tout, dans la fraîcheur de l'air, dans l'obscurité qui gagne sur le jour, dans les lumières qui scintillent dans les rues, dans les publications qui envahissent nos boîtes aux lettres, dans les épines des conifères, dans les étalages des boutiques, dans les mélodies que fredonnent nos enfants, tout nous rappelle que l'échéance arrive.

Mais je suis sereine. Je ne me laisserai pas surprendre par la date ni dépasser par les événements, ni entraîner dans la bousculade. J'ai anticipé le déroulement des opérations. Comme un général qui a passé ses troupes en revue, j'attends fermement la bataille. J'ai préparé mes munitions. J'ai affûté mes armes.

50 mètres de papier cadeau, 350 heures de bougie : Noël peut arriver, je suis prête.






mardi 11 novembre 2014

Les mille et une couleurs de la nature


Lumineuses ramures des arbres étincelant dans la lumière dorée d'un ciel changeant où virevoltent les feuilles jaunies… flamboyantes couleurs d'un automne mordoré.

Rose poudré d'un soleil déclinant illuminant les eaux calmes et bleutées d'un lac aux reflets de ciel pâle... délicates couleurs d'un crépuscule d'hiver.

Vertes prairies et blés dorés sous l'azur profond qu'illuminent d'éblouissants rayons... resplendissantes couleurs d'un été éclatant.




Filaments dorés, amas violacés, boursouflures beigeasse, mousses rougeâtres : étonnantes couleurs de moisi d'une cocotte oubliée avec son contenu...



Pommes de terre à l'eau - 2 mois d'âge




dimanche 21 septembre 2014

Cessez le feu (des nouvelles de Xavier – encore !)


Vous vous souvenez qu'il y a quelques jours le fils de Xavier avait été surpris en train de jouer avec un briquet, ce qui, vous le reconnaissez, ne pouvait manquer d'inquiéter un peu connaissant le passif de la famille en terme d'incendie, même si Xavier s'est empressé de lui confisquer l'objet, et même si ce dernier ne cesse de gagner les lots les plus farfelus aux tombolas des environs, ce qui, soit dit en passant, n'offre aucune protection contre un départ de feu.

Bref, vous attendiez tous que je vous annonce que la maison de Xavier, avec son toit flambant neuf (sans jeu de mot) avait disparu dans de nouvelles flammes allumées par son propre fils.

Vous allez être surpris, mais je vais devoir vous détromper. La maison de Xavier est toujours debout, et, plus étonnant, son fils a changé d'occupation. D'après mes enfants, il s'amuse désormais à asperger d'eau toute la cour de récréation.


Voilà qui est plutôt rassurant.

jeudi 18 septembre 2014

En ciel

Les pelleteuses creusent, les automobiles ronflent, les marteaux-piqueurs pilonnent, les moteurs fument, les métros se remplissent, les immeubles se vident, les klaxons retentissent, les freins crissent, les téléphones sonnent, la ville bruisse, la rue bourdonne et les piétons filent les yeux baissés sous la pluie.

Mais là-haut dans l'azur, irisé, éphémère et lumineux, l'arc, comme tendu entre deux mondes, étire ses couleurs éternelles.



dimanche 14 septembre 2014

Le jour où j'ai replongé

Il y a quelques semaines, j'ai failli sombrer dans l'addiction.

Cela a commencé peu après la naissance de mon cinquième enfant. Après neuf mois passés à porter plus ou moins les mêmes vêtements de moins en moins flatteurs au fur et à mesure que les semaines passaient, j'ai ressenti un irrépressible besoin de renouveler ma garde-robe.

Il se trouve que justement les soldes ont commencé à ce moment-là. J'ai passé d'abord une commande sur internet (parce qu'avec un nouveau-né à la maison, rien ne vaut les courses en ligne) et j'ai attendu de recevoir mon colis. J'ai fait mes essayages, puis je suis allée à la Poste renvoyer ce qui ne me convenait pas. J'ai passé une nouvelle commande, puis une autre. J'ai découvert des boutiques en ligne que je ne connaissais pas. Je me suis trompée plusieurs fois dans la taille, j'ai échangé, j'ai renvoyé les articles, j'ai changé d'avis. Et puis je me suis avisée qu'il manquait encore des pièces à ma garde-robe. Et des pièces à assortir avec ces nouvelles pièces. Et des chaussures. Et des accessoires. Et puis ce fut la deuxième démarque. Mon salon était devenu une zone de stockage de cartons en transit, ma chambre un showroom et la Poste l'annexe de mon appartement. Je passais mon temps à remplir des bons de commande et des bons de retour, je ne rêvais plus que chiffons, vêtements, chapeaux, tenues.

Et puis un jour, après quatre chemisiers, deux jupes, une veste, trois robes (que je n'ai toujours pas portées) et un headband, j'ai pris conscience de l'engrenage dans lequel je me jetais. Il était urgent de passer mon temps à autre chose qu'à remplir mes armoires et vider mon compte en banque.
Il faisait beau, c'était juillet, et j'ai décidé de tourner la page. J'ai tout fait pour me désintoxiquer. J'ai bloqué mes boutiques en ligne préférées, oublié mes mots de passe, verrouillé les ventes privées et désactivé les publicités. J'ai trouvé des dérivatifs (repriser des chaussettes, manger du chocolat, acheter des robes - pour ma fille, faire des pique-nique et des bulles de savon). Au bout d'une semaine je pouvais allumer mon ordinateur sans avoir la tentation de consulter une boutique en ligne. Au bout de deux semaines je pouvais passer devant un magasin sans trembler. La sensation de manque s'atténuait, et la troisième démarque est passée sans que je fasse un seul achat.

C'est ainsi que j'arrivais début septembre, fière de ma persévérance et de ma force d'âme.

Et puis un jour j'ai rendu visite à ma sœur. « Tiens, tu veux me donner ton avis, je me suis acheté une robe, mais je ne suis pas sure qu'elle m'aille ».

La robe lui allait très bien, mais ma sœur n'était pas convaincue par le style. « Tu veux l'essayer ? » m'a-t-elle proposé.

J'ai accepté, parfaitement sereine. La coupe ne m'irait pas, j'étais tranquille : aucun risque d'être tentée. J'ai enfilé la robe.

Ce fut une catastrophe.

Au premier regard dans le miroir j'ai senti que nous étions faites l'une pour l'autre.

Elle me va très bien. Elle est même très jolie. La couleur me plait. La coupe est ravissante. Je me sens si bien dedans. Jamais je n'aurais pu m'en séparer. J'ai tenté de résister. J'ai fait mine d'hésiter. Mais je savais très bien que tout cela était vain. C'était une telle évidence.

Je suis repartie avec la robe.

Et le pire, c'est que je n'ai presque pas de remords.
 

 
De toute façon, c'est la faute de ma sœur.


jeudi 11 septembre 2014

Le retour de Béatrice

Mais que devient donc Béatrice ? se demandent peut-être certains d'entre vous. Figurez-vous qu'il y a encore quelques jours, je me posais la même question que vous. Mais que peut-elle donc devenir ?

Souvenez-vous... Béatrice, conservateur à la Bibliothèque Nationale, spécialisée dans les amphores dionysiennes, dont le mari, Philippe, n'a « aucune culture générale », Béatrice qui a la faiblesse de me prendre pour une personne cultivée (du moins plus cultivée que son époux).

Hélas, depuis que nous les avons reçus au printemps 2013, point de nouvelles de Béatrice. Oh, je ne me suis pas inquiétée excessivement : j'ai l'avantage de passer régulièrement devant sa maison et c'est souvent que j'aperçois sa silhouette derrière la fenêtre de la cuisine ou du salon. En janvier, certes, elle avait répondu par mail à mes vœux de bonne année en me demandant si nous étions prêts à venir dîner chez eux. « Mais plutôt deux fois qu'une, Béatrice !», avais-je écrit avec enthousiasme. Depuis, pourtant, aucune nouvelle, pas même de réponse au faire-part de naissance envoyé en mai dernier.

J'avais déjà renoncé à croire qu'un jour nous reprendrions contact, et je le regrettais vivement, quand le hasard, providentiel et opportun, nous poussa, Béatrice et moi, à sortir nos enfants le même jour dans le même parc à la même heure.

« Oh mais c'est toi Albane ! Comme je suis heureuse de te revoir ! »

Le ton était sincère. Béatrice avait l'air vraiment contente de tomber sur moi.

« Nous pensons beaucoup à vous, tu sais, Philippe et moi. Très souvent. »

Béatrice compte sans-doute sur la télépathie pour me donner de ses nouvelles, malheureusement je ne suis pas équipée pour capter ses pensées, ni celles de son mari.

« Et voilà ton petit bébé ! Je suis impardonnable, je n'ai même pas répondu à ton faire-part. Je voulais faire les choses bien, dans les formes... résultat : je n'ai rien fait. »

Nous avons passé un bon moment à discuter sur un banc au soleil. Béatrice m'a donné les dernières nouvelles de sa famille, de son travail au milieu des amphores, le tout entrecoupé de nombreuses protestations d'amitié. « Il faut vraiment qu'on vous reçoive à dîner ! Je vais en parler très vite à Philippe. »

Enfin nous nous sommes quittées, l'heure du dîner approchant. « A très bientôt ! » m'a lancé Béatrice en filant sur sa trottinette derrière ses enfants.

C'était il y a quinze jours.

Depuis, aucun signe de vie de Béatrice.
 
Difficile de conserver à la fois le patrimoine antique et les amitiés contemporaines...


Sauf peut-être à ce que je me change en statue ?
 
 
 

lundi 8 septembre 2014

Il ne faut pas jouer avec le feu (des nouvelles de Xavier)

Impossible de reprendre du service sur ce blog sans vous donner des nouvelles de Xavier, bien-sûr !

Xavier, dont l'histoire familiale a été marquée par un dramatique incendie et qui, vous vous en souvenez, a vu deux logements successivement dévorés par les flammes en quelques semaines.

Mais vous n'avez pas oublié que le mauvais sort semblait avoir définitivement cessé de tourmenter le pauvre Xavier, et que la bonne fortune recouvrée s'est manifestée en mai dernier par le gain de quatre places de cirque à la tombola du club de hockey de son fils.

Ce que vous ignorez, par contre, c'est que quelques semaines plus tard, la chance souriait à nouveau à l'heureux Xavier et à toute sa famille, le désignant parmi tous les parents d'élèves comme le gagnant de l'un des plus fameux prix de la loterie de la fête de l'école : une magnifique centrale vapeur.

Bien-sûr, les mauvaises langues prétendront que le fait que Xavier tienne le rôle de secrétaire général de l'association des parents d'élèves n'est pas étranger à ce succès inespéré. Pour ma part, et vous ne me contredirez pas, je préfère y voir la preuve que la vie se montre à nouveau clémente avec Xavier qui pourra désormais, sans crainte ni arrière-pensée, repasser ses chemises sous son toit neuf.

Je formulerai un seul vœu, toutefois, à l'intention de Xavier. Si la chance, les dieux et les éléments le couvrent de leur ombre protectrice et bienfaisante, qu'il n'oublie pas pour autant dans son bonheur de bien surveiller ses héritiers.

Car la semaine dernière, mes fils m'ont confié avoir vu l'aîné de Xavier, âgé de six ans, jouer avec un briquet.
 

mercredi 3 septembre 2014

Roméo et Juliette

Ils se sont tant aimés que le monde entier résonne encore de leurs serments enflammés ; ils ont tant soupiré et gémi que le monde entier bruit encore de leurs détresse infinie ; ils ont tant souffert que le monde entier pleure encore leur destinée brisée.

Mais dans le monde entier rien sinon la mort ne pouvait réunir ces deux êtres que tout – le monde, les hommes et les lois – séparait.
 




Et pourtant, des centaines d'années plus tard, l'histoire semble revivre.

Elle n'a pas grand chose à voir avec les Capulet, il ignore tout des Montaigu ; la cour d'école où ils joueront à la marelle évoque peu les marbres de Vérone, et le tube de colle qui les a réunis sur la première page de leur cahier de vie n'a pas le génie inspiré d'un Shakespeare.

Mais dans la classe de moyenne section de mon fils, ils se sont enfin retrouvés.
 

Il faudra quand-même se séparer à l'heure des mamans, Roméo et Juliette...
 


 


lundi 1 septembre 2014

Une rentrée bien préparée

Il y a plusieurs façon de préparer la rentrée. La plus classique, celle que recommandent tous les magasines féminins, la plupart des blogs de mamans et une grande majorité de mères de famille, tient en deux mots : organisation et anticipation.

- Les fournitures, je les ai achetées en juillet, m'a expliqué vendredi Bénédicte, une mère de famille dont la fille est dans la classe de mon fils.
- Pareil, tout est prêt pour nous, a répondu Bénédicte, une autre mère de famille portant le même prénom et qui a également un enfant dans la classe du mien.
- Il ne me reste que l'inscription à la piscine.
- Pour le conservatoire, je l'ai inscrit en juin.
 
Et puis il y a la deuxième méthode, celle de Rose-Marie.

Rose-Marie, elle aussi, a un enfant dans la classe du mien. Depuis le banc du jardin public où je me tenais en compagnie des deux Bénédicte qui se félicitaient d'avoir si bien préparé la rentrée imminente, nous avons vu Rose-Marie, tout juste revenue de vacances, arrivant en souriant d'un pas léger, le regard rêveur et distrait, portant sur la hanche un bébé aussi dodu que sa mère est fine et élancée (il doit tenir de son père).

- Au fait les filles, a demandé Rose-Marie avec un sourire désarmant de candeur après que nous ayons échangé des banalités sur le temps et les vacances, au fait... vous allez penser que je ne suis pas bien renseignée, mais, dites-moi... c'est quel jour exactement la rentrée ?



Bien préparée ou non, je vous souhaite une très bonne rentrée !
(Et si vous trouvez quelque part des stylos bille pointe fine avec emplacement caoutchouté pour les doigts, faites-moi signe, il me reste 24 heures pour compléter mes courses de fournitures!)
 
 
 
 

samedi 23 août 2014

De retour !

Il fallait s'y attendre : trois mois ont passé depuis la naissance et il est temps de reprendre. D'ailleurs, un blogueur et ami m'a récemment demandé quand je revenais... mais sans doute a-t-il compris mon silence, lui qui attend son quatrième enfant. Car les mois qui suivent une naissance sont en général bien remplis...

Et puis les semaines passées avaient en prime un goût de vacances. Un goût d'herbe fraîche et de foins coupés, un goût de soleil et de brise légère, un goût d'insouciance et de paresse, un goût d'air marin aussi, sur fond d'écume et de grandes marées.

Et surtout, elles avaient le goût des toutes premières fois. Les premiers sourires, les premiers babils, les joues rondes et les membres potelés, la peau toute douce et le tout petit corps – plus si petit d'ailleurs – tout chaud et paisible endormi dans les bras.

Maintenant que les nuits sont meilleures et les journées plus régulières, les vêtements taille naissance trop petits et les affaires de plage rangées au fond du garage, mon ordinateur s'impatiente de servir enfin à autre chose qu'aux soldes en ligne et aux commandes de courses. Les idées commencent à se bousculer à nouveau, les contacts me manquent et j'ai hâte de vous retrouver !

Car cette reprise n'a rien de douloureux : août brille encore et entre deux billets, notre cinquième enfant n'a pas fini de s'endormir dans mes bras...
 



 

 
 
 

dimanche 1 juin 2014

Les fleurs de Tante Claudine

Vous n'avez peut-être pas oublié Tante Claudine, une parente de mon mari, ni son goût pour les enterrements, les maladies graves et même les amputations.
 
Il faut pourtant lui rendre justice et compléter ce tableau, un peu sombre, en vous expliquant combien, en contrepartie, Tante Claudine raffole des naissances.
 
Au mois de janvier dernier, mon mari lui a envoyé une carte de vœux lui annonçant l'arrivée prochaine d'un cinquième enfant dans notre foyer.
 
Tante Claudine nous a téléphoné quelques jours plus tard ; et c'est mon mari qui a eu le plaisir de recevoir ses chaleureuses félicitations.
 
- Bonjour, c'est Tante Claudine. Euh...
 
Tante Claudine semblait marcher sur des œufs.
 
- Nous avons bien reçu votre carte... On a été très étonnés...
 
Tante Claudine fait une pause avant de reprendre.
 
- Oui, on ne s'y attendait pas du tout... On s'était dit, pour votre quatrième enfant, qu'après trois garçons vous vouliez une fille... Mais là... un cinquième enfant... on n'a pas compris...
 
Il est vrai que mon mari et moi avions malencontreusement oublié de demander la permission de Tante Claudine avant de songer à agrandir la famille (et que nous avons désormais une fille).
 
Quelques mois plus tard, il y a deux semaines, mon mari a repris son téléphone pour annoncer l'heureuse nouvelle de la naissance du cinquième enfant en question.
 
- Félicitations, a concédé Tante Claudine qui, à dix heures du matin, sortait à peine du lit, avant d'enchaîner sans transition : Tu sais que j'ai eu des nouvelles d'Adam ?
 
Et mon mari d'écouter par le menu les dernières nouvelles de l'unique petit-fils de Tante Claudine, avant que celle-ci, une demi-heure plus tard, ne songe à s'enquérir de la santé de notre nouveau-né.
 
Cela n'a pas empêché Tante Claudine de faire livrer à notre domicile une magnifique composition florale, comme elle le fait généreusement à chaque naissance – et même pour la cinquième : Tante Claudine n'est pas rancunière. Nous en avons remercié Tante Claudine et Oncle Maurice par un petit mail reconnaissant.
 
Deux jours plus tard, un dimanche soir, nous trouvions un message sur notre répondeur téléphonique – deux messages, même. C'était Tante Claudine.
 
- Bonjour, je voulais savoir si vous avez téléphoné à Juliette pour lui annoncer la naissance.
 
Tante Claudine ne s'était jamais enquise auparavant de savoir si nous informions Juliette, sa marraine, des naissances de nos enfants. Maintenant que Juliette a déménagé tout près de chez elle, et que Tante Claudine ne lui a rendu visite qu'une seule et unique fois en deux ans, il semblerait que Tante Claudine compte sur nous pour compenser ses propres insuffisances.
 
Le second message avait été laissé juste après le premier.
 
- Je voulais aussi vous demander si vous pouviez faire une photo de tous les enfants avec les fleurs, pour que je puisse les voir... les fleurs. Et une photo de tous les enfants avec Albane. Et avec les fleurs. Et puis ensuite si Albane peut prendre les enfants avec leur papa... et avec les fleurs, et nous envoyer les photos.
 
Les fleurs de Tante Claudine trônent sur la table de la salle à manger depuis une semaine. Elles sont splendides, quoiqu'un peu fanées maintenant, mais – est-ce l'alliance audacieuse du rose fushia et de l'orange vif ? – je n'éprouve qu'un plaisir mitigé à leur vue...
 

Les fleurs de Tante Claudine dépérissent à vue d’œil...
Le nouveau-né, lui, est on ne peut plus florissant !
 
 

vendredi 23 mai 2014

Une toute petite vie

 
Un tout petit corps juste assez long pour tenir au creux de mon bras, une toute petite tête juste assez grande pour remplir la paume de ma main, un tout petit front juste assez haut pour le blottir contre mon cou, de toutes petites joues juste assez rondes pour y poser mes lèvres, une toute petite bouche juste assez grande pour satisfaire ton appétit, une toute petite main juste assez large pour la caresse d'un de mes doigts, de tout petits pieds pas même assez grands pour remplir ton tout petit pyjama...
 
Et tes grands yeux bleus si profonds où plonger mon regard dans ton âme.
 

Notre cinquième enfant est né lundi dernier.

C'est un garçon !


mercredi 7 mai 2014

Xavier : la chance tourne ?

Pardonnez-moi ma longue absence sur ce blog au cours des dernières semaines. Je vous dois des explications, du moins c'est l'usage, et je vous dirais que le coup d'envoi de la naissance approchant, diverses raisons – telles qu'un peu de fatigue, quelques jours de vacances, des anniversaires, et divers préparatifs – m'ont tenue hélas un peu à l'écart de la blogosphère.

Désormais, alors que ses voilages nimbent une nouvelle fois le berceau installé dans notre appartement, que le choix des prénoms est définitivement arrêté, qu'une valise à moitié remplie encombre la chambre, que j'ai achevé les travaux de couture prévus pour le nouveau-né (et pour moi-même), mis un point final à notre déclaration d'impôts et à quelques autres corvées domestiques, je me fais un plaisir de vous retrouver sur ce blog avant que les événements familiaux à venir très prochainement ne m'en laissent à nouveau moins le temps.

Mais à vrai dire il s'est passé quelque chose de si extraordinaire que je ne pouvais pas ne pas vous en rendre compte sur ce blog.

Il faut que je vous raconte.

Il y a quelques jours, nous étions conviés à dîner chez des amis, ainsi que quatre autres invités, parmi lesquels l'une des figures-clés de ce blog – j'ai nommé Xavier, que sans doute vous n'avez pas oublié.
Nous avons passé une très bonne soirée, agrémentée de la conversation de ce dernier, dispensant généreusement, à l'intention des convives qui en ignoraient le détail, le récit de l'incendie de sa maison, de celui qui a suivi dans son appartement provisoire, et du goût de son fils pour les déguisements de pompiers.

Je connaissais bien-sûr les anecdotes en question, mais une chose me troublait tandis que je les entendais ainsi relatées : contrairement à son habitude, Xavier, nonchalamment accoudé au dossier de sa chaise, dégustant son couscous et vidant son verre de vin rouge, avait l'air étonnement détendu, presque serein.

J'attendais malgré tout avec une impatience croissante, et une pointe d'anxiété, le nouveau chapitre de ses aventures : un troisième incendie, ou peut-être de nouvelles malédictions familiales, éventuellement le récit d'une inondation domestique, d'un cambriolage, ou de quelque autre sinistre.

Mais rien ne vint. Jusqu'à ce que j'entende Xavier demander brutalement :

- Et savez-vous ce qui s'est passé ce matin, au match de hockey de notre fils ?

Vous imaginez combien cette question a pu éveiller ma curiosité.

- Nous avons gagné à la tombola : quatre places pour un spectacle de cirque !

Il semble bien que la chance ait tourné. Xavier, que certains parmi les lecteurs de ce blog surnommaient « Monsieur La poisse », Xavier, cette année, pourra offrir à ses enfants, au lieu du spectacle terrifiant des flammes dévastant sa maison, celui, féerique, de clowns désopilants, d'habiles jongleurs et de formidables dompteurs évoluant sur la piste sous le regard émerveillé des spectateurs.

Vous comprenez désormais que je ne pouvais garder plus longtemps cette incroyable nouvelle pour moi seule.


Ceci dit, attention aux cracheurs de feu tout de même...

mardi 25 mars 2014

Le scoop du jour

Cela a été pour moi la même surprise que lorsque j'ai appris que mon professeur de physique, en cinquième, était enceinte ; que Nicolas Sarkozy allait épouser Carla Bruni, que, la première de toutes mes amies, Caroline allait avoir un bébé, que le Père Noël n'existe pas (mais qu'il existe quand même), que ma cousine Zoé allait se marier, que mon vieil ami Pierre-Xavier m'avait envoyé un mail après dix ans sans aucune nouvelles, qu'un ami, Victor, allait se faire moine, que mon amie Ludivine avait enfin terminé ses quatorze années d'études de médecine, qu'après trois garçons je venais de mettre au monde une fille (j'ai quand-même vérifié deux fois pour être sure), qu'un ami de mon mari, Loïc, avait ramené une thaïlandaise avec lui de son dernier voyage en Asie (et qu'il l'a épousée depuis), que la matière est constituée d'atomes, que le parrain de ma sœur, Jean-Gustave, était mort à l'âge de cinquante ans, et que Xavier avait subi un deuxième incendie en moins d'un mois.

Le choc que j'ai ressenti concerne un individu que je croise tous les matins devant sa maison depuis trois ans. Un peu plus sec l'hiver, un peu plus vert l'été, l'air toujours un peu revêche, il n'a quasiment pas changé au cours des derniers mois, et je le réduisais, trop vite sans doute, à ses grandes qualités culinaires.

Jusqu'à ce que, hier matin, en passant devant lui, je découvre que le pied de romarin qui orne l'un des jardinets de la rue d'à côté, était en fleurs. De délicates petites fleurs bleues discrètes dont jamais je n'aurais soupçonné l'existence entre les branches vertes aux feuilles dures et coriaces.
 


J'ai descendu dans mon jardin...
 
Autant vous dire que désormais, plus rien ne peut m'étonner.

A moins que vous ne m'appreniez que Tante Ursule vient de me léguer toute sa fortune...
 
 
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vendredi 21 mars 2014

Le petit arbre en fleurs

Discrètement abrité des regards, il se fait oublier, toute l'année, ne se laissant apercevoir qu'à condition de pencher la tête par la fenêtre de la chambre au Nord. Il se fait oublier, sauf lorsque les temps sont mûrs, à l'époque où le printemps envoie ses premiers signes.

Il a senti sur ses branches nues un rayon inattendu, et avec la lumière douce qui baignait sa ramure une douce chaleur a réchauffé sa sève endormie. Il a tressailli, redressant ses bourgeons vers le ciel et puisant dans l'azur l'espoir et la vie qui s'étaient échappés tout l'hiver. Alors, discrètement abrité des regards, une par une il a fait jaillir ses fleurs et s'est couvert de son éclatante parure blanche.

Il y a quelques jours j'ai été surprise de le voir si tôt si beau et frais, et chaque jour en levant et baissant les stores, j'ai penché la tête par la fenêtre de la chambre au Nord pour voir éclore sur ses branches frêles les boutons immaculés, duveteux et soyeux dans la fraîcheur de l'aube ou la douceur du couchant doré. Dans sa blancheur virginale, à peine effleuré par un souffle de vent, nourri de la seule pureté de l'air, discrètement abrité des regards, il offrait fièrement sa splendeur printanière au bleu profond des cieux limpides.

Mais cette nuit le vent s'est levé et l'averse tombe sans discontinuer, abattant sans pitié à terre les fragiles pétales blancs alourdis par les gouttes. Le ciel couvert est d'un blanc grisâtre et dans la brume les pauvres fleurs flétries semblent devenues grises aussi. Le printemps est venu, le printemps est parti, et quand il reviendra le petit arbre aura perdu toute sa parure.

Mais la vie, mais l'espoir, malgré la pluie, malgré le froid, ne s'endormiront pas, et quand il reviendra le printemps trouvera le petit arbre couvert de feuilles tendres et attendant l'été.
 



 
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mercredi 12 mars 2014

Quoi de neuf Docteur ?

Février 2011
 
L'aîné de mes enfants, âgé de trois ans, attrape un banal rhume. Le malade ne sachant pas encore se moucher malgré mes invitations répétées, le rhume dégénère quelques jours plus tard en une vilaine bronchite.

Je me rends au cabinet médical : le Docteur Philippe, un jeune médecin de trente ans environ, tout juste sorti de l'internat, nous reçoit et examine son petit patient.

« Il sait se moucher ? » interroge-t-il la mère sur un ton sévère. «  Parce que, à son âge, il devrait savoir, quand-même. »

Je suis partie un peu penaude, avec mon ordonnance et la désagréable impression de m'être fait réprimander personnellement pour mes lacunes éducatives et leurs néfastes conséquences sur la santé de mes enfants.

 
Février 2014
 
Le troisième de mes enfants, âgé de trois ans, attrape un banal rhume. Le malade ne sachant pas encore se moucher malgré mes invitations répétées (je vous ai dit qu'ils avaient du sang breton dans les veines ?), le rhume dégénère quelques jours plus tard en une douloureuse otite.

Avec un peu d'appréhension, je me rends au cabinet médical : le Docteur Philippe, médecin encore jeune de trente-trois ans environ nous reçoit et examine son petit patient.

« Tu sais te moucher ? » interroge-t-il l'enfant sur un ton compréhensif. « Parce que si tu ne te mouches pas, tu vas avoir mal aux oreilles à chaque fois que tu seras enrhumé. Je suis sûr que tu vas faire un effort, tu es un grand garçon, non ? »

Je suis partie soulagée, avec mon ordonnance, et l'impression surprenante que trois ans peuvent réellement changer un homme.

Surtout si, comme c'est le cas pour le Docteur Philippe, il a eu deux enfants dans le même laps de temps.
 



 


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lundi 17 février 2014

Ça se discute

Après Aymeric, c'était au tour d'Alex, un camarade de classe de l'un de mes fils, de venir déjeuner à la maison. Tout en servant les spaghettis à la bolognaise (dont Alex n'a mangé que les pâtes en laissant la sauce), je lui ai posé quelques questions.

- Et tu t'entends bien avec tes frère et sœur ?
- Des fois oui, des fois non.
- Tu aimes bien aller à l'école ?
- Des fois oui, des fois non.
- Ils sont sévères, tes parents ?
- Des fois oui, des fois non.

Je commençais à regretter intérieurement le peu de détails livrés par notre invité au long de cette série de réponses de normand, quand tout à coup Alex a rajouté :

- Des fois mes parents se disputent.

Cela ne m'étonne pas du tout. J'apprécie beaucoup la maman d'Alex qui est une amie, mais je me suis toujours dit que son mari me paraissait un peu lourd. Intérieurement je me félicite en souriant de ma perspicacité en matière conjugale, quand j'entends une réponse imprévue fuser :

- Oh oui, les miens aussi !

Je décoche un regard sombre à l'auteur de cette répartie, qui n'est autre que mon fils aîné. Puis je rectifie :

- On ne se dispute pas, on discute, ton papa et moi. Sur un ton un peu soutenu, peut-être, mais on discute. Et rarement, en plus.

Il y a certaines nuances qui échappent aux enfants, et c'est bien malheureux.

J'en étais là de mes sombres réflexions, lorsque j'entendis Alex apporter la précision suivante :

- Et des fois quand ils se disputent ils disent des gros mots.

Je relève la tête fièrement. Mon mari et moi, quand il nous arrive - rarement - de discuter sur un ton un peu soutenu, nous ne disons pas de gros mots.

L'honneur est sauf.
 
 
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jeudi 13 février 2014

Les coups

Dans la vie, il y a toutes sortes de coups. Les coups qui blessent et ceux qui tuent – coups de bâton, coups de poignard ou coups de massue, ceux qui sonnent, des coups de cymbales aux coups de tambour, ceux qui tombent tels les coups de foudre et ceux qui s'envolent, coups d'aile et coups de vents, ceux qui émeuvent – coups de foudre et coups de cœur, ceux qui attristent – coups de blues et coups de cafard ; ceux qui chauffent et ceux qui glacent – coups de chaud, coup de froid ; les coups de Jarnac qui trahissent et les coups de grâce qui achèvent.
 
Ceux que la vie nous réserve, coups du sort et coups de théâtre, ceux qui tentent, coups d'essai et coups de chance, ceux qui soulagent, coups de pouce et coups de main, ceux qui surprennent : coups de folie, coup de génie.
 
Il y a ceux qui pleuvent et ceux qui volent, ceux qu'on porte et ceux qu'on reçoit, ceux qu'on rend coup pour coup, ceux qu'on accuse et ceux qu'on paye ; les coups de génie et les coups pour rien ; les trois coups, les douze coups de minuit, les quatre cents coups et les volées de coups ; les coups de jeune, les coups de vieux, les coups de tête, les coups doubles, les coups d'état. Il y a le coup de l'étrier et les coups de folie, les coups du lapin et les coups de bec, les coups de filet et les coups de maître, les coups tordus, les coups fourrés, les coups de chance.
 
Durs ou secs, puissants, violents, bas ou défendus, fourrés ou montés, nombreux sont les mauvais coups...
 
Mais pour le coup, il en est de doux, de légers, comme des caresses, plein de promesses, ce sont les coups – coups de pieds, coups de poings – que je ressens de l'intérieur, ceux qui me prouvent qu'à coup sûr un jour prochain de la fin du printemps, agrandissant encore un coup la famille, notre cinquième enfant tout à coup jettera son premier coup d’œil sur le monde.

 Coup d'envoi prévu fin mai !
 


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mardi 11 février 2014

Tag à contretemps

Oui, c'est un peu à contretemps que je rejoins le ballet, car beaucoup d'entre vous ont déjà dansé depuis longtemps sur la même musique. Mais comme je me trouvais fort occupée, ainsi que je vous l'ai déjà expliqué, à faire danser ma bobine et mon aiguille, j'ai laissé passer deux semaines depuis que j'ai eu le bonheur de me trouver tagguée par Alphonsine :




Les règles du tag du blogueur convivial sont très simples :
1. Lorsque tu apprendras que tu as été désigné, te réjouir tu devras. Danser la gigue et arborer le logo de ce tag sur ton blog tu feras.
2. Pour remercier celui qui t'a désigné, un petit texte tu rédigeras.
3. Puis, les 10 internautes les plus bavards sur ton blog tu nommeras.
4. Les prévenir (sur leur blog) de ton méfait tu devras.
5. Faire ce tag une seule fois tu pourras.
 
Cela ne m'a pas empêchée sur le coup, de joie, d'effectuer deux ou trois entrechats (souvenirs du temps lointain où je chaussais mes pointes et enfilais mon tutu) et quelques triples axels (en prévision du temps lointain où je deviendrai patineuse artistique de haut niveau).

Car Alphonsine est une blogueuse – et amie – dont je suis fidèlement les aventures transfrontalières, et c'est avec plaisir que je la rejoins sur la piste pour entamer avec elle une chorégraphie en duo sur fond de décor de montagnes enneigées, entourées d'une centaine de moutons en guise de figurants, au son d'un orchestre de cors des Alpes et de clochettes de troupeaux alpins.

Il me reste à sélectionner 10 internautes les plus bavards sur mon blog, mais je crains qu'ils n'aient déjà presque tous été taggés déjà... or comme ils n'ont l'autorisation de ne danser qu'une fois ce tag, je renonce à les nommer. Que ceux qui ne seraient pas encore entrés dans la danse n'hésitent pas cependant à se lancer : danse du canard ou valse viennoise, tous les styles sont permis !
 
 
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dimanche 9 février 2014

La coupable

Je me sens un peu confuse : voilà quelques jours, trop de jours, que je n'ai rien publié sur ce blog.

J'en suis responsable, certes, mais permettez-moi aussi de désigner la principale coupable, celle qui a fait son entrée il y a quelques semaines dans mon foyer et qui m'a détournée de mon clavier tout neuf. C'est elle qui, ces jours derniers, m'a irrésistiblement attirée à elle, et c'est devant elle que je me suis assise cette semaine au lieu de m'installer devant mon écran.

Il faut dire qu'elle a su me charmer. Il suffit d'une pression sur la pédale pour qu'elle commence à ronronner doucement, et que, mue par cette musique entraînante, elle se mette à danser. Un pas à gauche, un pas à droite, en avant, en arrière, l'aiguille se lève et s'abaisse avec une régularité mécanique et docile, traçant en pointillés son empreinte sur le tissu qui défile sous sa pointe, tandis que tout là-haut virevolte telle une ballerine la bobine qui déroule son fil dans un tourbillon effréné.
Et en quelques pressions de pédale, et quelques coups de ciseaux, le miracle s'accomplit. Le coupon plat prend forme et, pli par pli, point par point, fronce après fronce, sur le plateau de la machine à coudre, l'ouvrage apparaît, imparfait certes sous les doigts de la couturière débutante, mais qu'il remplit tout de même de satisfaction et de fierté.

Il ne manque qu'une chose : un peu de soleil, pour le voir porté sur de petites épaules potelées plutôt que sur le bois d'un cintre.



 
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lundi 27 janvier 2014

J'ai un charisme fou

Vous l'ignoriez peut-être, mais j'exerce un charme fou sur les autres. C'est même plus qu'un charme, c'est un envoûtement qui ne laisse personne, dans mon entourage, indifférent à ma personne. Je passe dans la rue, on se retourne. Je sors d'un bâtiment, on m'interpelle. Par mon prénom. Je suis en pleine conversation, on m'interrompt pour me demander de mes nouvelles et pour exprimer son admiration (je ne signe pas d'autographes).

Prenons un exemple, un seul.

Il s'agit de Juliette. En fait je ne sais même pas comment elle s'appelle ; j'ai dû le savoir une fois mais j'ai oublié (vous croyez qu'Angelina Jolie connaît le nom de tous ses fans ?) - appelons-la Juliette le temps du billet. Par contre, Juliette, elle, connaît mon prénom par cœur.

La première fois que je m'en suis rendu compte, c'était il y a un an, pendant une soirée. Juliette s'est approchée de moi. Je connais Juliette de vue, je dois la croiser une demi-douzaine de fois dans l'année à l'école où comme moi elle dépose ses enfants.

- Bonjour Albane !

Comme je vous le disais, j'ignorais totalement son prénom.

- Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vues !

En fait je ne me souvenais même pas qu'on se connaissait...

- Comment va ta petite dernière ?

Elle a pourtant l'air de ne pas me confondre avec une autre.

- Tu sais que je t'admire, avec tes quatre enfants ?

En plus elle m'admire... On a beau être un habitué, je pense que ce genre de déclaration fait toujours plaisir. J'ai fermé les yeux et savouré l'instant et le compliment.

Le plus beau c'est que cette admiration ne semble pas faiblir. Ce matin encore, alors que je passais dans la rue courbant la tête sous la pluie, j'ai sursauté tout à coup :

- Bonjour Albane !

C'était encore Juliette, qui me saluait depuis le trottoir d'en face, cinquante mètres plus loin, en me faisant un grand signe de la main.

- Bonjour …. ! ai-je répondu en souriant, parce que la célébrité n'empêche pas d'être aimable, et parce que je ne connais toujours pas son prénom.

C'était un exemple du charme que j'exerce sur les autres. A vrai dire, pour être honnête, c'est le seul exemple que je pourrais vous citer, Juliette étant – hélas – la seule personne au monde à se montrer sensible à mon aura. Les autres ne connaissent que rarement mon prénom, ne m'interpellent pas depuis le trottoir d'en face, ne se retournent pas sur mon passage et ne me signifient que rarement leur admiration pour moi.

Il n'empêche, je suis bien contente, parce que j'aurais très bien pu ne jamais rencontrer Juliette et passer ma vie entière dans l'ignorance totale de ce charisme fou que je dégage (à l'égard de sa seule personne).

Et puis si vraiment j'ai envie que les gens se retournent sur mon passage, je n'ai qu'à porter ma capeline rouge vif : effet garanti.
 

Comme cela, vous allez connaître toute ma collection de chapeaux
 
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samedi 18 janvier 2014

Histoire d'une conversion (un peu forcée)

Un jour, j'ai rencontré mon futur mari, et un autre jour je l'ai épousé. Mais ni l'un ni l'autre de ces deux jours, ni aucun de ceux qui se sont passés entre eux, je n'ai pensé que mon mariage révolutionnerait ma vie autant qu'il l'a fait.
 
Bien-sûr, je m'attendais à certains changements. J'ai désormais quatre enfants que je ne connaissais pas le moins du monde auparavant, un écran de télévision d'une taille démesurée, une collection de chaussures pointure 45 dans mes armoires, de chemises bleues dans la penderie et de chaussettes noires dans un tiroir, des comics de Spiderman dans mes étagères, l'intégrale Star Wars dans ma DVDthèque, une gravure représentant un vieux pont levant de Brest pendue à un mur et une autre, un trois mâts quelconque, encadrée d'une baguette dorée passablement défraîchie.
 
Rien de tout cela, à vrai dire, n'a été tout à fait inattendu. Je me doutais bien en me mariant qu'il me faudrait partager des armoires, des étagères et des penderies, et qu'au milieu de tous ces meubles naîtraient quelques enfants qui auraient les yeux de leur père et le sourire de leur mère – ou le contraire.
 
Le changement dont je parle a été bien plus insidieux, bien plus profond que tout cela. Au début j'y voyais une simple habitude superficielle, susceptible, comme beaucoup d'habitudes, d'être modifiée au gré des circonstances. Jamais je n'avais ressenti l'attachement fondamental et viscéral que celle-ci représente en réalité. Plus qu'une habitude, ce sont avant tout des convictions familiales, transmises de père en fils et de mère en fille, le reflet de traditions régionales millénaires, de coutumes absorbées dès le sein maternel depuis des générations. C'est un art de vivre, mais avant tout une pratique essentielle et quasi superstitieuse, de celles qui créent un gouffre immense entre ceux qui s'y adonnent et ceux qui n'y adhèrent pas.
 
J'ai vite compris que je ne pouvais m'opposer à de tels préceptes, le jour où j'ai mis mon mari dans l'impossibilité de pratiquer le rituel du matin. Autant vous dire que je n'ai jamais recommencé.
 
Pourtant, pendant longtemps, nos deux pratiques ont cohabité côte à côte : chacun a poursuivi dans ses habitudes, dans un esprit d'ailleurs on ne peut plus pacifique et tolérant. Mais quelque chose manquait peut-être encore à l'harmonie du ménage...
 
Car petit à petit, je m'y suis mise. J'ai commencé doucement mon initiation. Je me suis laissée toucher par la saveur de cet usage, plus encore lorsque les enfants l'un après l'autre, ont embrassé la religion de leur père. A quoi bon continuer seule dans cette voie qui, de plus en plus, me paraissait fade et insipide ?
 
Alors j'ai fait le grand saut et j'ai sacrifié mon ancienne vie sur l'autel de mes nouvelles croyances. Tout, depuis, a changé définitivement... du contenu de mon réfrigérateur à ma manière de faire de la pâtisserie.
 
A vrai dire, j'aurais peut-être pu me douter il y a quelques années déjà qu'en épousant un breton j'allais forcément, un jour ou l'autre, abjurer mon ancienne affection pour le beurre doux et adopter à tout jamais le beurre demi-sel comme seul et unique représentant de son espèce, allant jusqu'à confesser une vénération sans limite au caramel au beurre salé.
 
Il y a quand-même des conversions plus faciles que d'autres...
 
En revanche, rassurez-vous, ce n'est pas parce que j'ai confectionné hier ma galette des rois avec du beurre demi-sel que j'accepterai un jour de sortir l'immense drapeau breton du placard où il est rangé depuis que mon mari a quitté sa chambre d'étudiant...
 
Il n'y a pas que les bretons qui savent être têtus.
 
 
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mardi 14 janvier 2014

Le jour où j'ai rencontré une blogueuse mode

Il y a quelques jours j'ai rencontré une blogueuse mode.

Stelda, c'est la seule blogueuse mode que je lise régulièrement. Ses billets parfaitement bien écrits, instructifs et complets – Stelda n'est pas journaliste pour rien - sont une belle entrée en matière pour une néophyte comme moi dans le domaine de la mode, et son blog mérite bien le succès qu'il rencontre, d'autant qu'on devine derrière ses publications une personnalité sincère, riche et non dénuée d'humour à laquelle on s'attache au fil du temps et des billets. C'est grâce à elle, aussi, que j'ai découvert le blog Anacoluthe avant d'avoir le plaisir de faire la connaissance de son auteur.

Et puis un jour, Stelda s'est trouvée passer quelques jours près de chez moi. Autant vous dire que j'ai sauté sur l'occasion de lui proposer de nous rencontrer, et c'est ainsi qu'un après midi du mois de décembre, j'ai annoncé, ravie, à mon mari qu'il lui faudrait garder les enfants étant donné que j'avais rendez-vous une heure plus tard en ville avec Stelda, « tu sais, la blogueuse mode que je connais. »

C'est en prononçant ces mots que j'ai soudain pâli. Une blogueuse mode. J'allais rencontrer une blogueuse mode, et je n'avais pas la moindre idée de la façon dont j'allais m'habiller. Je n'avais pas de raison de douter de son indulgence et de sa gentillesse, mais tout de même, vous imaginez vous présenter à Cristina Cordula vêtu d'une composition aléatoire issue de votre armoire (votre dressing, pardon, personne n'a plus d'armoire à vêtements, ça ne se fait plus), avec un maquillage approximatif et zéro accessoire ? Mais enfin, ma chériiiie, ça n'est pas possible !

Bref. J'avais une demi-heure et zéro budget devant moi pour trouver une tenue, me coiffer et me maquiller afin de relever un défi digne des reines du shopping (pour ceux qui connaissent) : « Un rendez-vous avec une blogueuse mode ».

J'ai repris mes esprits et j'ai tâché de procéder avec ordre et méthode, ouvrant la porte de ma penderie, rangée, elle, sans ordre ni méthode. Ma robe grise, il me fallait ma robe grise. Impossible de trouver ma robe grise. Et plus que vingt-huit minutes ! Evidemment, ma robe grise venait juste de sortir du lave-linge. L'espace d'une seconde j'ai imaginé la sécher au sèche-cheveu, mais j'ai abandonné l'idée, de toute façon elle serait restée froissée. Bien-sûr c'était la seule chose que j'avais à me mettre. Je me suis rabattue sur ma robe bleue. Bonne idée. Sauf que... non. Pas du tout. Il faut vous dire que pour nous donner le moyen de nous reconnaître, j'avais précisé à Stelda que je porterais un chapeau rose. Impossible alors de porter du bleu roi sans commettre de faute de goût.

J'ai fini par me décider pour ma robe rouge, après moult hésitations sur l'accord robe rouge – chapeau rose. Mais vu que le rouge tirait sur le framboise, et que le chapeau s'accorderait avec mes collants grenat, j'ai enfilé la robe rouge.

Il restait douze minutes. Je me suis coiffée, maquillée rapidement, j'ai choisi un bijou à la va-vite et enfilé mon manteau « vintage » (comprendre : celui que j'ai depuis trois ans, le seul qui aille avec du rose et du grenat) et alors j'ai réalisé que mes bottes avaient grand besoin d'un petit coup de cirage.

C'est juste dans les temps que j'ai enfoncé mon chapeau rose, et je suis sortie en tâchant de gommer les traces de cirage qui me restaient sur les doigts.

Le vent soufflait fort en ce mois de décembre. Tandis que je rejoignais à pied ma destination et que la pluie massacrait le semblant de brushing que j'avais tenté de réaliser en hâte, une bourrasque particulièrement forte m'a soudain arraché mon couvre-chef.

« Le signe de reconnaissance ! C'est le signe de reconnaissance ! » ai-je crié en me précipitant à la recherche de mon chapeau rose emporté sous l'averse au milieu de la circulation.

Je l'ai ramassé et je suis enfin arrivée à destination, les bottes maculées de boue, les cheveux plats et mouillés et le chapeau profondément enfoncé sur le crâne en dépit de toute considération esthétique. 
Le signe de reconnaissance était néanmoins bien pensé, puisque, à peine arrivée sur le lieu du rendez-vous, je m'entendais interpellée : « Albane ? ». Et puis j'ai eu un choc. Levant la tête pour regarder sous le rebord trop bas de mon chapeau, j'ai aperçu deux Stelda se tenant devant moi. Relevant mon couvre-chef et reprenant mes esprits, j'ai deviné que l'une était Stelda et l'autre la fille aînée de Stelda, ce que ces dernières m'ont confirmé.

Nous avons passé un excellent moment de conversation variée et animée, un moment trop court que nous avons conclu en nous promettant de recommencer quand l'occasion s'en présenterait.
Puis je suis rentrée ravie à la maison.

Ravie, et sans regret aucun pour ma robe grise : nous avons finalement pris un café en terrasse, de nuit, gardant nos manteaux bien fermés et nos écharpes nouées, dans la lueur d'une lampe infra-rouge.

De toute façon, il paraît que l'essentiel est invisible pour les yeux. Il paraît...



Je vous rassure tout de suite, ce n'est pas le mien.
 
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samedi 11 janvier 2014

Des nouvelles d'Aymeric (et de son papa)

Vous aviez apprécié il y a quelques mois les sorties spontanées et audacieuses d'Aymeric, un ami de l'un de mes fils, âgé de cinq ans, que j'avais invité à goûter, et vous vous souvenez peut-être de son papa dont il avait avoué que ce dernier, militaire de profession, lui distribuait des raclées (PAF !) en cas de nécessité pédagogique.

J'ai reçu de nouveau Aymeric à la maison, pour le plus grand plaisir de mon fils. Tandis qu'ils étaient attablés autour du déjeuner, j'ai posé l'air de rien quelques questions à notre invité afin de satisfaire ma curiosité, et avec l'arrière-pensée de satisfaire aussi celle de mes lecteurs.

- Ton papa est-il toujours aussi sévère ?
- Non, il est beaucoup plus calme maintenant, depuis qu'il a fait des épreuves.
- Des épreuves ?
- Oui, il devait courir très vite, puis sauter dans l'eau, et ensuite attraper une corde et plonger tout au fond de l'eau pour récupérer un objet.

Elle est là, surement, la parade à la violence éducative ! Une compétition de triathlon, ou un simple parcours du combattant, et vous reviendrez, Messieurs (Mesdames aussi, il n'y a pas de raison), remplis d'une patience à toute... épreuve vis à vis de vos enfants.

Attendez un peu toutefois avant de vous inscrire à Koh Lanta, car la méthode me parait avoir ses failles, ou peut-être ne constitue-t-elle qu'un transfert des pulsions agressives paternelles vers d'autres victimes parfaitement innocentes. En effet, lorsque mes enfants ont raconté à Aymeric la palpitante histoire de l'araignée qui se baladait l'autre jour dans notre baignoire, leur invité leur a répondu la chose suivante :

- Chez moi aussi, il y avait une araignée dans la baignoire, mais mon papa l'a tuée : il l'a écrabouillée avec son rasoir électrique.


 A mon avis, il faut refaire un petit tour...
 
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mercredi 8 janvier 2014

Boire ou bloguer, il faut choisir

Vous l’avez sans doute remarqué, et certains d’entre vous ont même eu la gentillesse de s’en inquiéter, il s’est passé beaucoup de temps entre mon dernier billet de décembre 2013 et ma première publication de 2014.
 
Je l’avoue, j’ai commencé par me trouver très occupée par diverses activités de la plus haute importance : choix de la recette de ma bûche de Noël, roulage de truffes en chocolat, confection de bûche de Noël, ouverture de calendriers de l’avent, dissimulation de cadeaux dans toute la maison, dégustation de truffes en chocolat et de bûche de Noël, montage de 36 jouets playmobil et 25 légo, etc.
 
Et puis, un jour, le 30 décembre très exactement, une infusion digestive bien chaude dans une tasse à côté de moi, j’ai décidé de renouer avec la blogosphère trop longtemps délaissée, m’apprêtant à laisser courir mes doigts encore couverts de poudre de cacao sur le clavier de mon ordinateur – celui-là même sur lequel j’ai créé ce blog, rédigé tous mes billets, découvert vos commentaires, lu vos propre articles, fait votre connaissance, prévu des rencontres avec certains d’entre vous, celui-là même qui me sert de fenêtre sur la blogosphère, de lien virtuel entre vous et moi, réceptacle de mes divagations et de mes confessions, vaisseau fidèle qui me mène de blog en blog, messager diligent de vos réactions et de vos écritures…
 
Plouf.
 
Peut-être était-ce une façon de manifester ma solidarité vis-à-vis des régions sinistrées et inondées suite aux intempéries de la fin de l’année, toujours est-il que par un mouvement un peu trop brusque j’ai renversé quelques gouttes de réglisse-menthe sur les touches usées par des heures de dactylographie.
 
Je n’ai pas compris de suite l’ampleur des dégâts. J’ai dégainé cet autre objet précieux de ma vie 100% réelle, cette fois, à savoir un rouleau d’essuie-tout, j’ai absorbé les gouttes d’eau, avalé mon infusion et je me suis installée face à l’écran.
 
Une page blanche s’est ouverte. Les doigts positionnés sur les touches, j’ai commencé à écrire un titre, mais certaines lettres ne se sont pas affichées. J’ai appuyé de nouveau sans succès. Et puis j’ai compris : l’inondation du clavier avait causé des dommages sérieux. A vrai dire la moitié des touches ne répondaient plus, ou bien elles affichaient une autre lettre que celle que je cherchais à taper, ou encore elles affichaient la même lettre en une centaine d’exemplaires jusqu’à ce que j’exerce une nouvelle pression.

J’ai jeté un coup d’œil à mon mari qui, depuis le canapé où il écrivait sur son propre ordinateur, n’avait rien remarqué à mon désarroi. Préférant confier ma détresse à l’indulgence de Google plutôt qu’à mon époux, je m’empressais d’interroger le moteur de recherche, sauf qu’au lieu de taper « eau renversée sur clavier », j’obtenais un résultat du genre :
 
« eahhhhhhhhhhhhhhhh ioueliuh oih ymo hyusmoihhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh hh »
 
Ce à quoi même Google ne peut apporter de réponse précise.
 
A force d’ingéniosité, je suis enfin parvenue, en copiant les lettres une à une depuis un document texte, à apprendre qu’un clavier inondé était le plus souvent perdu, et que mon ordinateur risquait même de s’éteindre sans jamais se rallumer, qu’il fallait le faire sécher pendant plusieurs heures à l’envers au dessus d’un sachet de riz et réciter des incantations diverses dans l’espoir irréaliste de récupérer l’intégralité de ses fonctions.
 
J’ai éteint l’ordinateur, je l’ai mis à l’envers (sans le riz) et j’ai attendu.
 
Quelques heures après, je l’ai rallumé. Le clavier ne fonctionnait guère mieux.
 
Avec cette intuition qui ne se dément jamais lorsqu’il s’agit d’êtres tendrement chéris, j’avais déjà compris que le clavier ne se remettrait jamais et que notre ordinateur, privé de l’un de ses appendices les plus essentiels, était bon à terminer sa vie dans une déchetterie quelconque.
 
A ce moment-là, mon mari ayant remarqué que l’ordinateur avait passé plusieurs heures à l’envers, je lui avais raconté ma maladresse sans toutefois lui faire part de l’étendue des risques encourus par la machine.
 
Il était temps d’annoncer la mauvaise nouvelle, ce que j’ai fait avec la plus grande habileté diplomatique, comme vous pourrez le constater :

« Tu te souviens que nous avions parlé d’acheter un nouvel ordinateur ? C’est vrai qu’il a presque six ans. Et puis la batterie ne fonctionne plus, le lecteur de DVD est mort depuis quatre ans, quand au disque dur il est presque saturé. (En plus, malheureusement, l’inondation du clavier a mis ce dernier hors d’usage). Finalement, je me demande si ce n’est pas un petit coup de pouce du destin pour nous aider à renouveler notre équipement informatique. D’ailleurs c’est quelque chose qui arrive souvent, souviens-toi de cet ami qui, quand nous étions étudiants, avait arrosé son ordinateur du résultat le plus « viscéral » de sa gueule de bois de lendemain de fête. Tout compte fait, je trouve que nous nous en sortons très bien. D’ailleurs j’ai repéré un modèle d’ordinateur qui me parait parfait… »
 
Si l’ordinateur sinistré avait été neuf, je reconnais que la nouvelle aurait été plus désagréable à entendre et le « petit coup de pouce » du destin un peu moins sympathique.
 
Toujours est-il que je me retrouvais dans l’impossibilité de rédiger un quelconque billet. Le fait même de poster un commentaire sur l’un de vos blogs me demandait à peu près quarante-cinq minutes d’efforts, au prix d’une crampe du bras droit crispé sur la souris balayant le clavier virtuel de Windows, clavier virtuel que je ne peux plus voir en peinture (ni en pixels).
 
Un ordinateur portable m’a été fort heureusement et très généreusement prêté, et chaque jour je m’extasie devant son clavier en parfait état de marche (Incroyable, le T fonctionne ! Et le E ! Et le G !) en attendant impatiemment la livraison du nouvel appareil…
 
Autant vous dire que je vais arroser ça !
 

Désormais, je bloguerai sous perfusion
 
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