dimanche 9 juin 2013

Les années collège

C'est bientôt l'heure de la sonnerie. Depuis la boulangerie où j'achète mon pain, j'observe par la vitrine les attroupements qui se forment devant l'établissement scolaire d'en face.

Ce sont des groupes bourdonnants, dont les membres, agglutinés en grappes denses, s'interpellent bruyamment, rient un peu fort et parlent abondamment. Parmi eux se trouvent les éléments les plus populaires, ceux qui sont connus de tout l'établissement, qui organisent les fêtes de fin d'année et qui, en tant que délégués de classe, ont le privilège de frayer avec le corps enseignant ; autour d'eux se presse une petite cour assidue manifestant une familiarité un peu ostentatoire.

Un peu au delà, en retrait, la mine plus ou moins renfrognée, intimidés par la volubilité de ces groupes difficiles à percer, quelques solitaires patientent, regardant leurs pieds ou consultant frénétiquement leur smartphone, parfois totalement coupés de leur entourage, une paire d'écouteurs dans les oreilles. Quelques-uns toutefois semblent s’accommoder de leur solitude, observant autour d'eux tout en écoutant discrètement les conversations.

Certains enfin s'arrangent pour arriver juste à l'heure, voire quelques instants après la sonnerie, afin d'éviter une embarrassante confrontation avec leurs semblables ; d'autres, en retard, débarquent essoufflés d'avoir pressé le pas.

Il y a des années que j'ai quitté le collège, mais en assistant à ce spectacle il me semble retrouver tous mes souvenirs.

L'uniforme est de rigueur, même s'il a quelque peu changé depuis mon époque : jean et baskets – rares sont ceux qui osent trancher – le même genre de sac, les mêmes coiffures. Rarement une jupe, si ce n'est l'été par un jour de grande chaleur. On aperçoit quelques sacs de marque : celles qui les portent ont tendance à se regrouper entre elles.

Je sors de la boulangerie en direction de l'établissement scolaire. La maman d'Aymeric arrive en même temps que moi et nous échangeons quelques mots en nous rapprochant des autres parents qui, comme nous, viennent y chercher leurs enfants.

Cela fait des années que nous avons quitté le collège, et pourtant, rien n'a tellement changé.

 

années collège

De gauche à droite et de haut en bas :
la maman d'Aymeric, le papa de Théo, le papa de Louise...

 

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9 commentaires:

  1. Houlala, comme que j'ai pas hâte d'être à ça ! Je suis sûre que je serai dans les mamans exclues que personne n'aime et qu'on martyrise quand tout le monde a le dos tourné...

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  2. L'uniforme chez moi, c'était pantalon en velours côtelé et patt' d'elph' ! C'était la fête chaque jour au collège... un peu plus dur au Lycée où il a fallu devenir sérieuse...

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  3. ta photo de classe ma ramène des années en arrière. j'aurai pu avoir la même. le petit blond devant qui se marre j'ai même eu l'impression de la connaitre.

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  4. Finalement, celles qui avaient besoin de se regrouper autour du même sac de marque et celles qui regardaient ça de loin voire pas du tout sont toujours aux mêmes places une fois adulte.

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  5. Si, ce qui a changé quand même, c'est que maintenant on fait semblant de prendre du recul et d'en rire (et aussi la coque, les chouchous en velours, les sweat poivre blanc). Sinon les parents étaient déjà dans la même école quand ils étaient petits?

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  6. Beaucoup de traits dominants de notre tempérament se cristallisent entre la 6ème et la 3ème, et les camaraderies qui datent de cette époque sont tellement précieuses.

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  7. c'est tout à fait ça, l'impression que le collège, c'était hier et que nous sommes projetés dans une autre dimension avec 20 ans de plus !!! Je ne suis pas sure de garder un bon souvenir des années collège. Ce mal être propre à certains ados et qui colle à la peau pendant 2 ou 3 ans.... Mais après, pas mal de souvenirs, et le temps file....

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  8. A vous lire, je me dis qu'effectivement rien n'a changé vraiment et ne changera des attentes devant les grilles du collège. Ce qui est intéressant c'est de se demander, quand on croise des adultes raisonnables et professionnels, lesquels étaient populaires, lesquels étaient isolés à l'école.

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  9. <a href="http://13 juin 2013 à 19:20

    C'est vrai que certains jouent les prolongations ! 

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