dimanche 23 juin 2013

Trouver la clé

C'est une situation qui arrive continuellement : rencontrer une personne pour la toute première fois, surtout une personne que l'on pense être amené à voir et à revoir régulièrement, ou une personne qui, d'une façon ou d'une autre, a de l'importance dans notre vie ou dans celle de l'un de nos proches.

Bien-sûr, à la première entrevue, on essaie de se faire une idée de son interlocuteur, de faire sa connaissance.

Quelles sont ses origines et son éducation, ses qualités et ses défauts, son tempérament et son caractère, ses rêves et ses déceptions, sa vision des choses et de la vie ? Derrière les traits du visage, derrière la posture et la silhouette, c'est un mystère complet, une énigme totale qui nous est livrée.

Cela s'explique peut-être par mon goût pour les romans policiers, ou par une certaine tendance à la curiosité, à moins que cela ne soit l'attitude universelle de qui s'intéresse un tant soit peu à son prochain, mais en tout cas dans ces circonstances, je poursuis le même but : résoudre l'énigme.

En trouver la clé.

La clé, c'est le mobile principal, le penchant prépondérant, la cause initiale auxquels répondent la plupart des faits et gestes d'un individu. Trouver la clé, c'est commencer à percer les mécanismes de l'esprit, les rouages du cœur, les ressorts de l'âme ; c'est commencer à comprendre et à connaître.

Il y a ceux qui n'agissent que pour obtenir l'admiration de leurs proches ; quelques uns, comme Tante Ursule, qui sont minés par leur tendance à comparer perpétuellement leur propre situation à celle des autres ; d'anciens enfants gâtés qui considèrent que tout leur est dû, des enfants écrasés par leurs parents et qui cherchent désespérément à conquérir leur estime, des ambitieux qui mettent tout en œuvre pour parvenir à leur but, des trop gentils qui passent leur temps à accepter que les autres leur marchent sur les pieds, de faux originaux qui veulent en permanence épater la galerie... et tant d'autres.

Évidemment, il y a souvent des surprises... Il faut parfois une deuxième clé, ou une troisième, ou un trousseau entier, pour résoudre l'énigme. Il y a des verrous difficiles à forcer, des cadenas, des chaînes et des loquets. Il y a des portes qui résistent, et d'autres qui cèdent à la première pression ; des ressorts cassés et des mécanismes grippés. Il est aussi des cloisons fermées sans l'ombre d'une serrure...

J'ai l'impression que, parfois, la clé d'une vie tient en quelques mots.

 

cles.jpg

 

Et vous, qu'en pensez-vous ?

 

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9 commentaires:

  1. Moi, je trouve surtout que c'est plus joli d'écrire "clef" que "clé", plus classe si tu vois ce que je veux dire... Sinon, j'aime assez que les gens me donnent leur clé spontanément, ça m'évite de chercher, de me tromper et de prendre un sourire niais.

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  2. Gling dans ma tête à la lecture de ton billet, qui met des mots sur quelque chose que je fais sans y penser... Observer la nature humaine, je trouve que c'est toujours passionnant, à vrai dire !

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  3. Cela dit quand il y a trop de clés, on finit par aller ailleurs...

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  4. Mon intuition, qui n'a rien de féminine, a depuis longtemps abandonné l'idée de trouver des clés. Alors, à défaut de résoudre l'énigme, je formule des hypothèses ou j'imagine ce qui se dissimule derrière les évidences.

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  5. Je passe mon tour pour un commentaire, digne de ce nom, Alphonsine a mis la barre trop haute.

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  6. bravo bravo, tu as tout dit..quel talent Albane, et comme toi je crois que la clé tient souvent en quelques mots...qu'il faut bien choisir. Des bises

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  7. <a href="http://25 juin 2013 à 18:07

    Même avec seulement un bon verre de rhum et pas de coin du feu, d'ailleurs...

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  8. Bel article, chère Albane! Y a-t-il quelque chose de plus complexe au monde que le cerveau humain?

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