mardi 15 janvier 2013

Le jour où j'ai invité un goujat

Samedi soir nous avions des invités, dont une amie, Rose-Marie, dont je ne connaissais encore le mari que de vue. J'avais bien une légère appréhension, dont j'avais fait part à mon mari : « Je pense que nous allons passer une bonne soirée. Je crains seulement que Charles ne soit un peu mufle ».
Mon appréhension s'est révélée assez fondée, Charles s'est révélé fidèle à l'image qu'il m'avait laissée. Petit aperçu (pour votre gouverne) :
Le goujat arrive chez vous (après tout le monde), avec sa femme et un casque à la main, pour bien vous faire savoir qu'il est venu en scooter (alors qu'il habite à 300 mètres).
Le goujat ne vous connait ni d'Eve ni d'Adam mais il se sent tout de suite à l'aise chez vous (trop à l'aise).
Le goujat rit très fort (à ses propres plaisanteries, souvent grasses).
Le goujat a parfois les pieds qui le démangent, alors il enlève ses chaussures et se gratte les orteils.
Le goujat étale ses jambes sous la table si bien que vous ne pouvez plus bouger les vôtres.
Le goujat se sert lui-même en vin mais ne termine pas son assiette.
Le goujat vous fait habilement savoir qu'il est à la tête d'une entreprise de 100 personnes et que le mois dernier il a « fait » 180 millions.
Le goujat porte un jean troué (il n'a peut-être « fait » que 60 millions en novembre) et vous fait vous sentir soudainement atrocement endimanché.
Le goujat détourne toute la conversation pour discuter avec d'autres invités de tierces personnes inconnues de ses hôtes.
Le goujat consulte son téléphone tout au long de la soirée.
Le goujat vous demande de but en blanc « T'as quel âge, toi ? ».
Le goujat parle très fort mais sa femme, qu'avant de le rencontrer, vous connaissiez plutôt bavarde, se tait. Il a l'air jovial et épanoui alors que sa femme a les traits tirés accusés par le maquillage appliqué pour l'occasion.
 
Vous en connaissez, vous, des goujats ?
Bouquet.jpg
Le goujat, au moins, nous a apporté de jolies fleurs(mais je soupçonne sa femme de les avoir choisies)
 
 
 
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14 commentaires:

  1. Ca existe pour de vrai , Waouh... Je n'ai pas le souvenir d'en avoir rencontré de ce calibre; Je suis chanceuse :).

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  2. Ouh là, à ce point, non, je n'en connais pas ! Mais avec ces "180 millions", ce goujat-là t'aura au moins permis de faire un billet ;-)

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  3. C'est une caricature ? Non ? Un vrai ? Un vrai de vrai ? Le fait qu'il arrive après les autres t'aura épargné un peu de sa présence.

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  4. Mmmmm je vois. Il faut dire que vous décrivez fort bien le personnage. Le type même de l'empoisonneur né imbu de sa personne qui laisse un souvenir impérissable !

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  5. Ha j'adore ! Oui malheureusement les goujats existent bel et bien !

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  6. Oui, j'en ai rencontré un, un soir, chez lui. C'était insoutenable. Il n'a pas retiré ses chaussures, mais comme il avait dû supporter une coupure de chauffage, ça s'explique. Heureusement il avait une cheminée. Et puis une piscine à tant de milliers de francs (il voulait me faire sortir dans le jardin pour l'admirer, mais j'avais trop froid, et j'ai fait les compliments de l'intérieur). Il a raconté qu'il allait licencier x et y et que c'était ça diriger une boîte, et il était tellement méprisant avec le "petit personnel" que je me suis demandée ce qu'il allait raconter sur moi. Il a tenu la conversation toute la soirée. Quand il sortait de la pièce pour chercher un truc, il y avait un pénible blanc. Lorsque la conversation devenait intéressante, il revenait pour tout ramener à lui. Mais je l'ai plains : son fils s'était suicidé deux ans auparavant.

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  7. C'est un très gros calibre à ce compte, il existe des goujats de moindre ampleur (je l'espère pour le clan des goujats). Ca a un tel pouvoir de nuisance lors d'une soirée amicale !

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  8. oui oui oui je vois bien le genre d'animal, j'ai même au sein de mon cercle d'amis un ou deux de l'espèce en question. l'avantage c'est que de temps à autres je peux les recadrer si nécessaire (je sais c'est pas classe non plus ...)mais là surtout la pauvre malheureuse c'est plutôt sa femme non ?

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  9. Génial le coup des chaussettes, pourquoi se gêner quand on est invité, non mais franchement ?!! Il a carrément trop raison ce goujat !

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  10. Bon, eh bien je ne suis pas sure d'en avoir rencontré un de cet ampleur, ou alors j'ai préféré rapidement l'oublier... J'ai aussi la version light du goujat, marié à une femme effacée qui pourtant a beaucoup de mérite. Bref, c'est un coq dans sa basse cour, modèle archétype du Bilieux, et en général, rien ne les fait changer d'avis ou ouvrir les yeux.... Merci pour ce billet truculent, même si j'imagine que tu aurais préféré une autre soirée....

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  11. On en connait pas mal avec ma meilleure amie ! C'est pour ça qu'on a créé le site MonConnard.com (http://www.monconnard.com/) pour que les nanas puissent balancer sur les goujats, les radins, les obsédés... Bref, sur les connards qu'elles rencontrent ! Et franchement, il y en a pas mal...

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  12. "Goujat" , j'adore ce mot ! je devrais l'employer plus souvent tiens. Ici on dit des "facheux", mais c'est sans doute parce que ceux que nous connaissons ne cumulent pas toutes les qualités de ton goujat à toi !

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  13. <a href="http://2 janvier 2014 à 19:29

    Merci Galéa, je suis très touchée de ton message. Je reviens très vite, après des vacances pleines de rebondissements et d'aventures extraordinaires (ou pas). Bonne année à toi aussi et à très bientôt !

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