jeudi 11 août 2011

Question de genre

   Il est courant de considérer que les grosses maternités publiques des grandes villes sont des lieux froids, inhumains, des usines où naissent les nourrissons à la chaîne, sous la lumière grisâtre des néons, dans l'agitation et la frénésie. Mes enfants sont nés dans ce type d'établissement, et je n'ai jamais eu à m'en plaindre, y trouvant à chaque fois un personnel médical agréable, attentif et disponible.
  A la réflexion toutefois, il me revient un souvenir, une anecdote qui a l'âge de mon premier enfant. Dans le hall attenant aux dix salles de naissance de la maternité, où une dizaine de nouveaux-nés avaient vu le jour dans les dernières vingt-quatre heures, Monsieur attendait que la destinée fasse de lui un père, se demandant encore, puisque nous ne le savions pas, si son premier enfant serait une fille ou un garçon. Pendant qu'il déambulait ainsi, il assistait au ballet des sage-femmes, médecins, puéricultrices et autres personnel médical intervenant tour à tour dans chacune des salles, salués régulièrement par les premiers cris des nourrissons qui voyaient le jour l'un après l'autre.
   « Félicitations, Monsieur, c'est une fille ! » C'est une sage-femme, sortie de l'une des salles, et qu'il n'avait pas remarquée jusqu'à présent, qui s'adressse à lui.
   Vous constaterez au passage que, comme je vous le disais, même dans une grosse maternité, les sage-femmes prennent le temps d'adresser quelques mots chaleureux aux jeunes parents.
   Monsieur reprend ses esprits, trouve la salle où sa petite fille vient de pousser son premier cri, et entre.
   C'était un garçon.

3 commentaires:

  1. Pas facile de distinguer un papa d'un autre papa... Ils ont tous l'air aussi perdus !

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  2. <a href="http://12 août 2011 à 00:59

    Je dirais... de Papa. Ou alors c'est qu'il manque un petit chapitre dans les études de sage-femme...

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