mardi 28 février 2012

Coup double

  Il y a quelque temps, j'ai fêté mon anniversaire. Cette fois, pas de smarties, de playmobils ni de pêche à la ligne, mais un très bon gâteau au chocolat, et des bougies – de plus en plus nombreuses, ces bougies, mais on les oublie vite en regardant se ruer sur leur assiette les enfants présents dans l'assistance.

  Ce qu'il y a de bien quand on fête son anniversaire, c'est qu'on est plusieurs à se réjouir. Il y a, déjà, les enfants, donc, qui tendent élégamment leur assiette en demandant « encore ! » – mais cela n'a même pas l'air de déplaire à leur indulgente grand-mère – et qui se jettent sur vos cadeaux pour vous aider généreusement à arracher les rubans décoratifs, action primordiale quoique totalement dépourvue d'utilité.

  Et aussi, il y a votre conjoint. Ce dernier (ou cette dernière, cela vaut pour le mari comme pour la femme) a beau prendre un air plus détaché que celui de sa progéniture en dégustant son dessert, il n'en prête pas moins le plus grand intérêt à l'ouverture des cadeaux. Après tout, c'est dans son propre foyer que seront rapatriés les présents en question, et si ceux-ci peuvent plaire à leur destinataire sans lui déplaire à lui, c'est encore mieux.

  « Joli ! » approuve-t-il par exemple, dans le cas présent, lorsque son épouse déballe un beau plat à gâteau à porcelaine. Mais c'est avec un enthousiasme plus appuyé qu'il applaudit le très heureux choix du présent suivant : un cercle à pâtisserie accompagné de son livre de recettes. Non pas qu'il se destine lui-même à utiliser le cadeau en question, mais il se sent tout disposé à encourager sa femme à le faire, et c'est d'une seule voix que tous deux adressent leurs remerciements empressés à leur auteur. Décidément, Monsieur n'a pas à se plaindre de sa belle-sœur.

  Le paquet suivant contient un DVD, Drive : un film splendide, dont j'ai suggéré l'idée à Monsieur depuis quelques mois, non sans une certaine insistance peut-être, une histoire bouleversante, celle d'un homme qui se sacrifie pour sauver celle qu'il aime. Mais un film avec, aussi, des voitures, des cascades, des mafieux violents, et une très belle bande originale.

- On pourra le regarder ce soir, suggère Monsieur, à qui l'effort ne semble pas coûter démesurément.

  Le CD déballé dans la foulée lui paraît très bien choisi aussi pour enrichir la discothèque familiale : je ne connais pas cet opéra de Bellini, et Monsieur pas davantage, ce sera l'occasion de le découvrir.

  Après m'avoir aidée à transporter mes cadeaux jusqu'à la voiture, Monsieur reconnaît que la journée a été très réussie. « Vivement son anniversaire ! » pensé-je intérieurement sur le trajet de retour. J'ai déjà quelques idées qui devraient être appréciées. Par lui, bien-sûr...

4 commentaires:

  1. Finalement, être marié, c'est un peu avoir deux anniversaires !

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  2. Hélas, on est tous le profiteur de quelqu'un !

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  3. Ça m'a l'air joyeux tout ça ! Certains anniversaires tournent au cauchemar.

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  4. <a href="http://3 mars 2012 à 19:02

    C'est beau, tant de dévouement ! Et puis ça marche pour Noël aussi...

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