mercredi 14 novembre 2012

L'art du Post Scriptum

  Le Post Scriptum : voici un usage que l'on pourrait penser désuet à l'heure des courriers dactylographiés par ordinateur et plus encore, des mails. Il semble inutile désormais de réparer un oubli en rajoutant, après la signature, les deux lettres « PS » suivies de deux points et d'un ultime message omis dans le corps du courrier.

  Pourtant, l'emploi d'un Post Scriptum peut toujours rendre de grands services et se révéler fort approprié dans la rédaction d'un mail.

  Démonstration : suite à la naissance de notre fille à la fin du mois d'août dernier, mon mari a envoyé à ses collègues un message annonçant l'heureuse nouvelle. Il a reçu un certain nombre de réponses, notamment de Sandrine. Il y a quelques années, Sandrine et mon mari travaillaient dans le même service, et, par une singulière coïncidence, son fils aîné, Olivier, et le nôtre, sont nés exactement le même jour à quelques heures d'intervalle.

  Début septembre, Sandrine a répondu au mail de mon mari :

Félicitations pour cette naissance, je suis très heureuse pour vous.

  Vous noterez le ton cordial, la clarté et la concision du message. Vient ensuite la signature :

Sandrine

  Puis, suite à la signature, un Post Scriptum :

PS : En quelle classe entrent tes loulous ?

  Le ton est toujours aussi chaleureux, et en plus Sandrine, en plein milieu de sa journée de travail, pleine de délicatesse, non contente de féliciter pour la naissance de notre quatrième enfant, pense à prendre des nouvelles des aînés, les « loulous », appellation affectueuse et extrêmement touchante.

Olivier, lui, est rentré en CP.

  Tiens, voilà qui est intéressant, notre fils aîné, qui a exactement le même âge qu'Olivier, ne rentre qu'en grande section. Un raisonnement rapide mène à la conclusion qu'Olivier a sauté une classe (toujours cette histoire de jeu de l'oie...). Un lecteur de mauvais esprit pourrait se demander si par hasard l'unique but du Post Scriptum n'était pas de faire habilement remarquer la grande précocité d'Olivier.

  Mais ce serait avoir l'esprit mal tourné, d'ailleurs le PS se termine par cette interjection significative :

Déjà !

  Il y a de quoi être rassuré : Sandrine n'a pas pensé une seconde à comparer le parcours scolaire de nos enfants, loin de là ; simplement elle constate, émue et fière, que le temps passe vite et que son fiston, hier encore tout petit bébé, vient de rentrer à la grande école : « Déjà ! ».

  Voici donc un bon exemple de l'usage du Post Scriptum qui apporte un réel enrichissement au corps d'un message. Attention toutefois, gardez vous des excès : rappelez-vous, comme l'a fait Sandrine, de ne faire figurer en PS que des informations annexes et secondaires.

7 commentaires:

  1. Merci, Sandrine, pour ton message. A bientôt PS: le mien aurait dû entrer en CM1, mais je m'y suis opposée. Il s'amuse tant en maternelle!

    RépondreSupprimer
  2. PS : Aussi, si elle avait eu d'autres enfants, elle ne serait pas préoccupée par l'avancement rapide d'un seul !

    RépondreSupprimer
  3. PS : Sandrine, malgré la précocité de son rejeton, souffre d'une pauvreté lexicale effrayante, elle ne devrait pas la ramener trop trop.

    RépondreSupprimer
  4. PS, CP : elle aime bien les raccourcis Sandrine, comme son fils. CQFD.

    RépondreSupprimer
  5. Il faut dire que tu l'as bien provoquée en ayant un 4ème enfant ! Si tu veux me donner son 06, d'ailleurs, je vais lui passer un petit coup de fil pour lui remettre un peu les idées en place.

    RépondreSupprimer
  6. En même temps, Sandrine a bien le droit d'être une maman expansive avec un loulou si précoce !

    RépondreSupprimer
  7. Je vois assez les choses comme ça... Il y a des familles où l'on n'aurait pas très envie de naître.

    RépondreSupprimer

Banal ou pas, laissez un commentaire !