dimanche 8 février 2015

La carte de vœux, le facteur et le petit garçon

C'est l'histoire d'une carte de vœux, qu'un petit garçon prépare dans sa classe, et à qui la maîtresse demande, comme à chacun de ses camarades, d'apporter une enveloppe timbrée à l'adresse de la personne à qui le petit garçon voudra l'envoyer.

C'est l'histoire d'un facteur, que le petit garçon croise souvent en rentrant de l'école avec sa maman, ses frères et sœur, à l'heure du déjeuner, un facteur qu'il ne connaît pas très bien, silhouette pressée juchée sur son vélo, mais dont il reconnaît le sourire sous la casquette qui le protège des intempéries et le son de la voix saluant sa famille, un facteur qu'il a vu une ou deux fois, sur le palier, remettre à sa maman un recommandé ou proposer un calendrier pour l'année à venir, un facteur qui aurait l'âge d'être son grand-père et qui a le regard et le sourire d'un grand-père.

C'est l'histoire d'un gestionnaire qui travaille dans un centre de la Poste, c'est l'histoire de la maîtresse de classe du petit garçon et c'est l'histoire aussi, un peu, de sa maman.

***

Le petit garçon aurait pu choisir, comme ses camarades, d'adresser sa carte de vœux à son grand-père, à sa grand-mère, à un oncle, un cousin, une tante ou un ami. Mais le petit garçon – d'où lui venait cette inspiration ? - décida d'adresser sa carte au facteur de sa maison, dans la rue ***.

La maman du petit garçon, voyant sa ferme détermination, lui remit une enveloppe, sans timbre, ainsi libellée :

« A l'attention de Monsieur le facteur de la rue *** »

Car la maman du petit garçon ignorait l'adresse du facteur dont elle ne connaissait même pas le nom, mais elle se disait qu'un jour elle rencontrerait le facteur, à l'heure du déjeuner, et qu'elle lui remettrait la carte de vœux du petit garçon.

Alors le petit garçon remit l'enveloppe à sa maîtresse.

Un jour la maman demanda au petit garçon s'il rapporterait bientôt la carte et l'enveloppe, pour la remettre au facteur quand il le rencontrerait. Mais le petit garçon lui répondit :

«  Non Maman, la maîtresse a dit qu'elle la donnerait à son mari, et son mari la donnera au facteur. »

La maman en fut un peu étonnée, et puis elle oublia l'enveloppe et la carte, jusqu'au jour où, alors qu'elle traversait la rue avec le petit garçon et ses autres enfants, elle tomba sur le facteur qui, malgré la pluie qui tombait à verses, arrêta son vélo et mit pied à terre.

« J'ai reçu une très jolie carte d'un petit garçon », dit-il.

Et avec chaleur il remercia le petit garçon, avant de filer poursuivre sa tournée.

Le petit garçon souriait, et sous la pluie on voyait son regard pétiller.

Le lendemain, dans la boîte aux lettres, la maman du petit garçon trouva une enveloppe, non timbrée, à l'adresse du petit garçon, et dont l'expéditeur était le suivant :

« Monsieur le facteur de la rue *** »

La maman remit l'enveloppe au petit garçon, et le petit garçon fut tout réjoui d'y trouver une jolie carte où le facteur avait exprimé tous ses vœux pour le petit garçon et sa famille.

Le lendemain, la maîtresse de classe expliqua à la maman du petit garçon que par une extraordinaire coïncidence, son mari, qui était gestionnaire dans un centre de La Poste, avait pu remettre la carte au directeur du facteur, et que le directeur du facteur l'avait donnée au facteur, et que le facteur en avait été très touché, et que ses collègues en avaient été un peu envieux, disant : « Mais quand donc un petit garçon nous écrira-t-il, à nous aussi ? »

Et le lendemain, devant toute la classe, la maîtresse remit au petit garçon une petite voiture en miniature à l'effigie d'un camion jaune de la Poste.

Et le petit garçon en fut extraordinairement fier et ravi, et jamais il n'oubliera le bon facteur de la rue ***, et sans doute, c'est en tout cas ce que se disait la maman, sans doute le facteur se souviendra longtemps du petit garçon de la rue *** qui, une année, lui avait envoyé une carte de vœux.





mercredi 4 février 2015

Xavier : je vais vous en raconter une belle !

« Tu sais que j'ai discuté avec Xavier ? Je vais t'en raconter une belle ! »

C'est en substance ce que m'a déclaré d'un air gourmand mon mari, alors que nous rentrions d'une soirée à laquelle se trouvait également notre fameux ami Xavier.

Vous comprenez combien cette entrée en matière m'a instantanément tenue en haleine, et, pensant à vous, chers lecteurs, dont je connais l'attachement pour le personnage de Xavier et ses multiples aventures, j'ai immédiatement commencé à rédiger intérieurement le billet qui allait vous rendre compte de la dernière d'entre elles :

« Tu sais que j'ai discuté avec Xavier ? Je vais t'en raconter une belle ! »

C'est en substance ce que m'a déclaré d'un air gourmand mon mari, alors que nous rentrions d'une soirée à laquelle se trouvait également notre fameux ami Xavier...

« Tu ne vas pas en revenir ! » a poursuivi mon mari, d'un air réjoui, très prometteur, pendant que dans mon for intérieur je poursuivais en parallèle la transcription de la conversation pour mon blog.

« Tu ne vas pas en revenir ! » a poursuivi mon mari, d'un air réjoui, très prometteur.

« Eh bien figure-toi que Xavier m'a raconté la chose suivante : la semaine dernière, un soir, il est monté dans la salle de bain à l'étage... Attends, au fait, tu n'as pas oublié le parapluie ? »

« Eh bien figure-toi que Xavier m'a raconté la chose suivante : la semaine dernière, un soir, il est monté dans la salle de bain à l'étage...(réplique du parapluie coupée au montage – sans intérêt pour mes lecteurs)
« Son fils venait de se laver les dents ».

« Son fils venait de se laver les dents ». (Il va falloir que je trouve un bon titre !)

« Sauf que ce dernier avait oublié de fermer le robinet... »

« Sauf que ce dernier avait oublié de fermer le robinet... » (Xavier à la salle de bain ? Non, mauvais.)

« Il y avait de l'eau partout, ils ont dû refaire toute la salle de bain ! »

« Il y avait de l'eau partout, ils ont dû refaire toute la salle de bain ! » (Excellent ! Voilà qui va plaire à mes lecteurs. Après le feu, l'eau...)

« Non ! Ce n'est pas vrai ! », me suis-je écriée.

(Réplique plate coupée au montage)

Mon mari s'est mis à rire. « Mais non, ce n'est pas vrai ! Je t'ai bien eue, non ? »

Mon mari s'est mis à rire. « Mais non, ce n'est pas vrai ! Je t'ai...

Silence intérieur. Fin de la transe littéraire. Extinction de la flamme bloguesque. Énorme déception. Il y a des plaisanteries qui ne se font pas, tout de même.

« Non, en fait, j'ai discuté avec Xavier, mais il ne lui est rien arrivé de spécial ».

Tout ça pour ça. « Xavier, rien de spécial ».

Remarquez, en soi, c'est déjà une nouveauté...


Comme quoi, il suffit d'un rien pour écrire un billet...


dimanche 1 février 2015

Surmené

On évoque souvent le surmenage des mères de famille, vous savez, celui qui vous guette entre la pile de linge sale et celle du raccommodage, et qui vous empêche de trouver le temps de vous vernir les ongles ou de publier aussi souvent que vous le souhaiteriez sur votre blog.

Mais le surmenage des pères de famille existe bel et bien, lui aussi.

J'en veux pour preuve le cas de Rémi. Rémi et sa femme sont des amis que nous avons rencontrés à l'école de nos enfants. Rémi a fondé une petite société installée tout près du lieu de travail de mon mari, aussi leur est-il déjà arrivé de déjeuner ensemble un jour de semaine, et récemment, mon mari a proposé à Rémi de le retrouver à nouveau dans un restaurant du coin.

Pendant plusieurs jours, aucune nouvelle de Rémi. Puis, au bout d'une ou deux semaines, il a laissé un message un peu embarrassé sur le téléphone de mon mari.

« Oui, bonjour, c'est Rémi... Je suis désolé, j'aimerais beaucoup te retrouver pour déjeuner (petit rire étouffé un peu gêné) mais je suis débordé. Je n'ai pas arrêté en janvier, février va être pire, j'espère que mars sera plus facile (petit rire étouffé un peu gêné). Disons que je te rappelle en avril ? (petit rire étouffé toujours aussi gêné) »

Rémi, vous l'aurez deviné, est un homme très sympathique mais un peu timide et assez réservé. Il marche la tête penchée un peu en avant, comme s'il voulait se faufiler dans le monde sans trop le déranger à son passage.

Quand mon mari, un peu déconcerté, m'a fait entendre le message, forte de ma longue expérience, j'ai tout de suite posé un diagnostic aussi sûr que perspicace :

« Je crois que Rémi est un peu surmené, tu sais. »

Le lendemain matin, j'étais en retard d'une ou deux minutes pour aller chercher mes enfants à midi lorsque j'ai croisé Rémi, la tête légèrement penchée en avant, qui sortait de l'école en tenant les siens par la main. Il était si pressé que j'ai à peine eu le temps d'apercevoir la nuance toujours un peu timide de son sourire.

Mais, cinq minutes plus tard, arrivée dans la cour de l'école, j'ai eu la surprise de voir Rémi, que je croyais déjà loin, surgir à nouveau, le buste penché en avant et la tête rentrant légèrement dans les épaules, et se faufiler vers la classe de Petite Section devant laquelle l'enseignante lui adressait de grands gestes de la main.

« Je crois que Rémi est totalement surmené, tu sais » ai-je affirmé à mon mari le soir même, lui confirmant mon diagnostic de la veille.


J'en voulais pour preuve le fait que Rémi, à l'école, quelques heures plus tôt, avait failli repartir avec ses deux aînés en oubliant son petit dernier.

Le travail c'est la santé...


dimanche 25 janvier 2015

Tout vient à point...

J'en ai rêvé toute mon enfance, et toute mon adolescence – jusqu'à ce qu'en passant mon bac j'échappe au châtiment annuel. Pendant des années j'ai prié le Ciel, j'ai supplié, j'ai tenté la méthode Coué, j'ai espéré contre toute attente une délivrance providentielle. J'aurais été prête à tout : une fracture du tibia, une peste bubonique, un accident de la route, une tornade force 10 s'abattant sur la maison, un enlèvement par des extraterrestres.

Mais jamais, ô grand jamais, pas une seule année je n'ai réussi à être dispensée de participer à la grand-messe sportive des différents établissements scolaires que j'ai fréquentés. Chaque année, il m'a fallu revêtir un T-shirt informe et un short inélégant, m'aligner parmi une masse d'élèves aussi mal vêtues que moi mais souvent plus sportives, et obtenir, rouge et en sueur, soufflant et peinant, un piètre classement au cross de l'école primaire. Puis au cross du collège. Et enfin au cross du lycée.

Ces mauvais souvenirs sont désormais derrière moi, et croyez bien que tous les désagréments de ma vie d'adulte sont peu de choses face au calvaire du cross annuel – à part peut-être l'épidémie familiale annuelle de gastro-entérite (d'ailleurs cela fait déjà deux articles que je vous en parle, le sujet mériterait-il un article complet ?).

Mais cette année, je me suis rendu compte que mes vœux, mes suppliques, mes prières, mes espoirs, n'ont point été tout à fait vains.

Il leur a juste fallu une vingtaine d'années pour obtenir un effet. Une génération.

En effet, la semaine dernière, pour le tout premier cross de leur scolarité, mes deux aînés sont tombés malades.

C'est un peu dommage, car, contrairement à leur mère, ils attendaient cet événement avec impatience...

Non pas tellement par amour du sport :
c'était surtout à cause du goûter offert aux participants


Vous pensez que si je le souhaite très fort pour moi-même, mes enfants, une fois adulte, seront épargnés à vie par la gastro-entérite ?

jeudi 22 janvier 2015

Le fils de Jacinth

Récemment j'ai fait connaissance d'une nouvelle voisine, slovaque d'origine, mariée à un français, arrivée de Dublin avec ses enfants – trois garçons - de l'âge des miens, et je l'ai invitée à prendre un café. Quelques semaines plus tard, elle m'a rendu l'invitation et j'ai sonné à sa porte, avec ma fille de deux ans et mon bébé dans les bras.

Jacinth – c'est le délicat prénom qui est le sien – nous a fait rentrer dans son appartement meublé encore de façon assez rudimentaire.

     - Asseyez-vous Albane, il doit être lourd le baby. OK, je vais chercher le café.

Jacinth parle un français compréhensible mais encore un peu maladroit et émaillé de mots anglais.

Je me suis assise sur le canapé clic-clac – pas pour longtemps. Sous la housse l'assise, complètement défoncée, s'est effondrée sous mon poids et j'ai dû faire effort pour m'en extirper.

     - Oh yes, le sofa est... tout abîmé. Ce sont les enfants, ils ont sauté dessus...

Le plus jeune des enfants de Jacinth, âgé de trois ans, les cheveux blonds coiffés au bol et dont la frange retombe lourdement jusqu'aux sourcils, était planté devant un dessin animé.

     - Asseyez-vous. Oh, sorry, la chaise est tout abîmée, c'est lui qui a fait ça.

Je me suis assise sur le siège en question dont, en effet, l'assise avait été totalement éventrée.

     - Oh, OK, je vais chercher des jouets pour les enfants.

Jacinth est revenue avec une imposante caisse remplie de jouets divers qu'elle a posée sur le tapis au milieu de la pièce. Son fils s'est approché, délaissant l'écran de télévision, et je me suis levée pour inciter ma fille à s'amuser avec son nouveau camarade de jeux déjà en train de fouiller parmi les jouets auxquels j'ai jeté un coup d'oeil.

Le spectacle m'a glacée d'effroi.

J'ai pourtant l'habitude des jouets de garçon, mais jamais je n'avais vu une telle collection d'horreurs. Il n'y avait que monstres articulés, dinosaures à l'allure féroce, robots effrayants, créatures répugnantes, armes diverses et figurines repoussantes. A grand peine j'ai réussi à extirper pour ma fille une petite voiture dans un état correct, ainsi qu'une tortue verdâtre qui m'ont paru être les seuls jouets ne présentant pas le risque de traumatiser à vie un enfant, et je suis retournée encore un peu tremblante prendre mon café et écouter Jacinth me parler de son benjamin.

     - Il est très dur. C'est difficile avec lui, so... je ne sais pas comment faire. Il ne parle pas, mais il crie beaucoup, and... il n'obéit pas.

Je manque d'avaler mon café de travers. Une migale poilue vient de tomber dans ma soucoupe, projetée par le gamin qui s'est mis en tête de me présenter ses jouets favoris. Tour à tour, ce sont un frankestein amputé du bras droit, un tyrannosaure rex et un serpent articulé qui surgissent sous mes yeux, agités par le fils de Jacinth, qui finit par se planter silencieusement devant moi le visage recouvert d'un masque de tête de mort.

     - Please, laisse-nous prendre le café, lui dit sa mère, que ce genre de manifestation n'a pas l'air de surprendre.

Le garçonnet retourne à ses jouets qu'il répand sur le tapis, pendant que j'essaie d'empêcher ma fille, assise sur mes genoux, de regarder le dessin animé – vous savez, la scène de Toy Story où un gamin dégénéré mutile les jouets en montant la tête d'innocentes poupées décapitées sur d'atroces araignées télécommandées.

Gentiment, Jacinth propose à ma fille et à son fils de manger quelque chose. Ma fille grignote quelques biscuits, et je décide de prendre congé de notre voisine. Son fils, lui, en est à sa quatrième danette engloutie en cinq minutes.


Et je suis partie, laissant Jacinth à ses occupations, et me demandant ce que ma fille avait pu penser de ce moment. Je lui ai alors demandé : 

     - Il est gentil, Attila ?

Parce que, j'ai oublié de vous dire, cet enfant se prénomme Attila.


Oui, c'est bien cela, comme Attila, le Fléau de Dieu...


mardi 20 janvier 2015

Plus d'excuse (et meilleurs vœux) !

Voici un moment que je remets à plus tard mon retour sur ce blog. Mais voilà, je voulais tout d'abord finir mes courses de Noël, puis réserver mes vacances d'été 2015, puis j'ai attendu d'avoir soigné la bronchite du petit dernier, fait les soldes et défait le sapin. J'ai encore de la couture qui m'attend, le raccommodage qui s'accumule, mon album photo 2013 et 2014 en retard, et puis j'aimerais envoyer mes vœux, nettoyer ma plante verte, ranger mes placards, passer des coups de fil, prendre rendez-vous chez mon dentiste (bon je l'avoue, cela fait six mois que cette tâche-ci est inscrite sur ma liste...).

Et je ne vous parle pas de 2015 avec une première semaine "gastro-entérite spéciale famille nombreuse" suivie d'une seconde semaine "tuyauterie bouchée – plus d'évier ni de lave-vaisselle et voilà que le four tombe en panne au beau milieu de la cuisson du gâteau d'anniversaire de notre aîné" (mais que nous réserve la troisième semaine ?).

Mais jeudi dernier, j'ai brutalement pris conscience qu'aucune de toutes ces mauvaises raisons ne pouvait justifier plus longtemps mon silence bloguesque.

Car jeudi dernier, je recevais une amie pour un café, et cette amie m'a donné des nouvelles d'une connaissance commune, Bertille, que j'ai perdue de vue depuis qu'elle a quitté le quartier.

Bertille n'a peut-être pas de blog (et encore, je l'ignore), mais elle a trente ans, quatre enfants de moins de sept ans, un mari qui travaille à plein temps, pas de femme de ménage, et une licence de physique-chimie passée il y a dix ans.

Mais, alors que moi-même, je me laisse pitoyablement dépasser par une pile de repassage et un évier bouché, Bertille, elle, ne se laisse pas aller.

Elle vient même tout juste de commencer ses études de médecine.


Courage Bertille, plus que neuf ans...

Alors de grâce, je vous le demande, s'il se produit à nouveau que je passe trop de temps sans vous donner de nouvelles, envoyez-moi un petit mail, et rappelez-moi que pendant le même temps Bertille aura potassé 36 planches d'anatomie, révisé son immunologie et effectué deux cent quarante deux heures de garde à l'hôpital (sans oublier de faire ses courses et de s'occuper des devoirs de ses enfants).


Et en attendant, puisque voilà vingt jours que je remets cette tâche au lendemain et puisqu'il en est encore temps, je vous présente à tous mes meilleurs vœux pour 2015 - que l'année vous donne tout le nécessaire, et encore un peu de temps pour le superflu (ou serait-ce l'essentiel ?)

Bonne année à tous !

vendredi 26 décembre 2014

Un rêve de Noël


C'était un matin de décembre, un matin gris et froid. Il est arrivé, couché à l'arrière du véhicule sous les yeux des enfants qui l'attendaient avec impatience.


Retenant leur souffle, ils ont assisté à toute l'opération. Longuement, morceau par morceau ils l'ont vu se relever, lourd et massif, jusqu'à ce qu'il dresse fièrement sa cime altière pointée vers le ciel, déployant ses longues branches alentour, majestueux et imposant, bravant l'hiver et le crépuscule naissant.


Et lorsque la nuit fut tout à fait tombée, soudainement, il s'est illuminé, et d'une même voix les enfants ont poussé une clameur d'enthousiasme.



C'était bientôt Noël et longtemps ils se souviendront du jour où ils l'ont vu monter et étendre son ombre protectrice sur les environs. Un merveilleux engin sur le terrain voisin, une magnifique grue de chantier.