jeudi 8 septembre 2011

Wonder Woman is back

  C'est la rentrée pour les enfants, cela vous le savez déjà, mais c'est aussi en quelque sorte la rentrée pour moi : après deux mois d'été, voici revenu le temps où, quatre fois par jour, je prends le chemin de l'école derrière ma poussette, avec un enfant de chaque côté, où je parcours le même itinéraire, aux mêmes heures, avec devant et derrière nous les mêmes parents accompagnant les mêmes enfants à la même école. Finis les petits déjeuners interminables, les matinées pyjamas jusqu'à midi et les horaires à géométrie variable ! A moi les quatre kilomètres quotidiens, le temps qui file à toute allure au rythme inflexible des quatre allers-retours, les déjeuners à heure fixe l'œil rivé sur l'horloge, et l'impression désagréable d'être toujours un peu en retard.
  Pourtant, jusqu'à ce matin, je n'avais pas l'impression de réaliser des exploits. C'est vrai que je vois peu de familles de trois enfants se rendre à pied à l'école sur cinq cents mètres, c'est vrai que quand j'ai commencé les trajets l'an dernier, notre deuxième enfant avait tout juste deux ans et marchait courageusement là où beaucoup d'élèves de maternelle âgé de plus de trois ans sont conduits en poussette sur des distances moindres. Mais je n'avais pas encore compris l'ampleur du phénomène.
  Ce matin, donc, je rentre de l'école en compagnie de l'un des compagnons de route que je rencontre habituellement sur le trajet, le père d'une camarade de classe de mon fils, résidant dans notre rue. Il m'apprend qu'un troisième enfant est attendu chez eux, et semble me demander conseil, à moi qui en ai déjà trois, sur des questions pratiques telles que la surface du logement, le nombre d'enfants dans une chambre. Il s'inquiète un peu, au point que je me demande s'ils avaient vraiment prévu d'agrandir la famille. Tout en portant sa fille de trois ans sur les épaules – elle n'a jamais fait le trajet que de cette manière – il me confie que sa femme compte s'arrêter de travailler quelques mois (« tant pis, on mangera des patates »), et qu'elle appréhende les quatre allées et venues par jour pour l'école.
« Oui, parce que ma femme et moi, à chaque fois, on est impressionnés de voir comment vous gérez les trajets avec les trois enfants ! »
  Ce matin, j'ai enfin pris conscience de mes super-pouvoirs. Et en plus on ne mange pas que des patates.

2 commentaires:

  1. C'est un bon début pour un nouveau personnage de Heroes...

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  2. Tu sais que je ne serais pas contre ? Je n'ai pas encore trouvé comment tenir un parapluie tout en poussant une poussette...

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