dimanche 3 février 2013

Goûter d'anniversaire : conseils et équations

Suite à mon billet sur les préparatifs du goûter d'anniversaire de mon fils, j'ai été émue par la clameur générale qui s'est élevée jusqu'à moi, me suppliant de rédiger le compte-rendu officiel de l'après-midi. Je viens donc aujourd'hui vous livrer mes impressions ainsi que quelques conseils, tirés de mon expérience, pour vous permettre, vous aussi, d'organiser de merveilleux goûter d'anniversaire pour vos enfants.

 

L'après-midi en question, mercredi dernier, s'est très bien passé, grâce à l'organisation sans faille que j'avais élaborée, et, d'autre part, en raison de l'absence de Gaspard qui a remarquablement pacifié le déroulement des opérations en comparaison avec le goûter de l'année passée où sa présence avait été plus que perturbatrice.

 

Car, sans être un scientifique de haut niveau, il est bon, pour organiser un anniversaire d'enfant, de maîtriser quelques rudiments de physique élémentaire des grosses particules, et de savoir évaluer l'activité énergétique et sonore d'un groupe d'enfants, grâce à l'unité de mesure appropriée, le décibouge.

 

Une seule question se pose à l'organisateur d'un goûter – très souvent une mère dévouée – à savoir :

Comment minimiser le niveau de décibouges ?


Sans rentrer dans le détail des équations complexes qui régissent l'évolution et la quantité de décibouges d'un groupe d'individu, équations qui dépendent d'un grand nombre de variables telles que la hauteur sous plafond, la pression atmosphérique, le nombre de fraises tagada dans un sachet, la présence d'objets contondants etc..., il est bon de connaître quelques principes fondamentaux de la loi universelle des décibouges.

 

  • On compte en moyenne 3 décibouges par enfant. A retenir : les recherches récentes font état d'un score moyen de 4 décibouges pour les garçons, 2 pour les filles. J'ai pu en vérifier la pertinence mercredi dernier où nous avions deux invitées sur le lot contrairement à l'année précédente.

     

  • Il n'est pas utile de préciser que la présence d'un adulte est indispensable. Pour des raisons d'éthique, il n'a jamais été procédé à l'expérimentation consistant à laisser un certain nombre d'enfants de moins de six ans livrés à eux-mêmes en lieu clos pendant plusieurs heures, mais certains modèles thermodynamiques laissent penser que le niveau total de décibouges pourrait rapidement dépasser celui d'Hiroshima. La présence d'un deuxième adulte est indiquée au-delà d'une dizaine d'invités.

     

  • Attention : la quantité de décibouges augmente exponentiellement avec le nombre d'enfants. A chaque invité supplémentaire, vous multipliez la quantité globale de décibouges par la quantité propre à l'invité en question. Ainsi, pour un enfant, on compte en moyenne 3 décibouges, pour deux enfants 9 décibouges, pour trois enfants 27 décibouges, et pour huit enfants on atteint la quantité impressionnante de 6561 décibouges. Il est bon de se référer à ce calcul avant de déterminer le nombre d'invités idéal (ou de décider ou non d'agrandir la famille, mais c'est un autre sujet). Mercredi dernier nous avions un total de huit enfants, dont un bébé (1,2 décibouges) et deux filles. J'estime donc la quantité totale à environ 4 x 4 x 4 x 4 x4 x1,2 x 2 x 2 = 4915,2 décibouges (du moins au début d'après-midi : voir ci-dessous).

     

  • Il est indispensable d'éliminer d'office de la liste des invités tout individu de plus de 10 décibouges (seuil admis par la communauté internationale des organisateurs de goûters d'anniversaire). C'est pourquoi, comme je vous le disais, j'ai renoncé à convier Gaspard cette année, ce qui a divisé par 10 le niveau de décibouges (suivant le calcul expliqué précédemment).

     

  • Il est bon de prendre en compte la configuration spatiale de l'environnement. La quantité de décibouges est inversement proportionnelle à la surface disponible, l'idéal étant de pouvoir diluer le nombre de décibouges dans un jardin ou dans un parc, ce qui hélas dépend de différents facteurs dont la saison. Difficile au mois de janvier, sous trente centimètres de neige, de sortir une troupe d'enfants de moins de six ans. A défaut, comme je l'ai fait la semaine dernière, ne pas hésiter à pousser les meubles et à dégager de l'espace pour les jeux.

     

  • Une propriété fondamentale à garder en tête : la quantité de décibouges n'est pas une mesure statique, elle évolue dans le temps, et ce, bien évidemment, dans le sens d'une augmentation. On compte une multiplication d'un facteur 2 du niveau de décibouges toutes les heures. Par conséquent, pour des enfants de quatre à six ans, une durée de 2h30 paraît largement suffisante (surtout si l'on considère la haute probabilité que certains parents soient en retard, ce qui continuera à faire croître la quantité de décibouges. L'année dernière, une maman est arrivée une demi-heure plus tard, par chance cette année tous les enfants sont partis à l'heure).

     

  • Il est indispensable de proposer des activités nombreuses aux enfants sous peine de voir la quantité de décibouges atteindre des sommets. Tout changement d'activité permet automatiquement de diviser par deux environ le niveau de décibouges. Ainsi, dès que les enfants ne parviennent plus à se concentrer calmement sur un jeu, il faut en proposer un autre, si possible en changeant de catégorie d'activité : enchaîner une activité manuelle après un jeu d'adresse, etc.

     

  • En cas d'augmentation accélérée et incontrôlable de la quantité de décibouges, il existe une méthode radicale qui permet de réduire à néant, ou presque, la dite quantité : le DVD. Attention, cette méthode n'est à utiliser qu'en dernier recours, étant donné qu'elle vous expose à devenir la risée de tous les parents qui vous mépriseront d'avoir eu recours à de tels expédients.

     

  • Quelques astuces personnelles en vrac : suspendre les sacs de bonbons en hauteur sur un fil pour ne les distribuer qu'au moment du départ, ce qui évite la dispersion de smarties dans tout l'appartement (restent toutefois les miettes de gâteau). Si vous comptez des filles parmi vos invités, disposer d'un bébé est une bonne idée : ce dernier risque de capter l'attention de l'une d'elles ce qui diminuera d'autant le niveau global de décibouges.

     

  • Il est bon de savoir qu'une quantité résiduelle de décibouges subsistera y compris après le départ du dernier invité. Prévoir le programme de la soirée en conséquence, par exemple : jambon-purée-smarties-au lit.

     

  • A lire aussi de toute urgence, pour élargir encore le champ de ses connaissances : les récits de goûters d'anniversaire par La Belette et Le petit bonheur.

     

Et maintenant, parce qu'ensemble, nous serons plus forts, je lance un appel à mes lecteurs : quels sont vos trucs pour minimiser le niveau de décibouges d'un goûter d'anniversaire ? Et une autre question : comment évolue ce niveau au fur et à mesure que les enfants grandissent ?

 

goûter d'anniversaire

Cinq minutes d'immobilité, c'est toujours bon à prendre

 


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11 commentaires:

  1. Diminuer les décibouges? >>> ne pas faire de goûter d'annniversaire. CQFD Qui a dit que j'étais fainéante? hum? Autre solution > profitez des possibilités qu'offrent certains lieux qui réalisent les goûters d'anniversaire pour vous. Ici, piscine ou laserball. Très prisé, prévoir 1 an auparavant la date. Mais si vous tenez à en faire un, dites vous que pour les garçons, un ballon et un terrain de foot suffisent. Vous aurez beaucoup de décibouges pdt le match, mais beaucoup moins à l'arrivée du gâteau. Pour les filles, la préparation de biscuits et quelques bracelets personnalisables sont un bon début pour limiter les décibouges. Par contre, faire gaffe au claquage de mandibules car les filles sont d'incorrigibles bavardes. bon courage et merci pour cette bonne tranche de vie.

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  2. Je reconnais que mon expérience de monitrice de colo et autres centres aérés m'a donné une résistance au seuil assez impressionnante qui ne m'empêche cependant pas de ressentir un frisson de bonheur intense quand je me retrouve SEULE. Il doit y avoir du scientifique en toi pour faire pareille analyse, juste et implacable.

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  3. Souci : je suis plutôt littéraire, pas franchement scientifique et j'ai l'anniversaire de mes deux martiennes de 4 et 8 ans d'ici un mois. Peux-tu écrire dare dare le "Décibouges pour les Nuls" stp ?

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  4. Je peux difficilement donner des conseils, n'ayant encore jamais organisé de goûter d'anniversaire... Mais je prends note de tous ces conseils hautement scientifiques! Merci

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  5. Les décibouges évoluent assez mal avec le temps. Tu as oublié dans ton calcul la multiplication excitative des décibouges qui suit une courbe exponentielle pour atteindre son acmée au moment du premier coup de sonnette. Et surtout ne pas inviter Antoine, Antoine est une calamitée facteur 1000 pour les décibouges. (Désolée Antoine, je balance, mais c'était ça ou Sainte Anne)

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  6. Merci Albane, je viens de comprendre pourquoi je n'ai jamais pu organiser de goûter d'anniversaire (ou presque jamais) : mes enfants rien qu'à moi totalisaient chacun 15 décibouges. Sachant qu'ils sont 6, que je n'ai rien compris au calcul si ce n'est que c'est exponentiel, je crevais les plafonds des décibouges avant tout début d'activité !

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  7. Loin d'être banal ce billet !!force est de constater que votre statut de mere dite au foyer n'entache en rien la qualité de votre syntaxe ni de votre analyse :)Concernant le casting ,n'ayant que des filles j'ai toujours favorisée la gente féminine ,à quelque exception prés ...Aujourd'hui mon ainée va avoir 15 ans ,et paradoxalement c'est quand il n'y aura plus de bruit que cela risque de m'inquieter surtout si nous mélangeons les genres !!rendez vous le 26 Août :)

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  8. Bravo, c'est tout bonnement excellent !

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  9. Un truc pour faire baisser les décibouges ? Pffff, trop fassss... comme dirait Petitedernière ! Il suffit de disposer d'un appartement (décidément vraiment) trop petit pour recevoir et donc ne pouvoir inviter qu'un seul copain à la fois (2 maximum) me paraît un moyen honnête. En tout cas, je peux te garantir qu'une fille peut LARGEMENT dépasser un garçon en décibouges, d'ailleurs je songe sérieusement à une carrière sur le marché pour les miennes...

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  10. Je garde ton article sous le coude, pour le mois de juin ... ma grande nous en parle tous les jours depuis la rentrée scolaire ! La pression monte déjà !

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  11. <a href="http://8 février 2013 à 01:53

    J'ai comme l'impression que beaucoup de parents ont recours à cette "délocalisation". Pas bête, et pas de miettes sur le parquet !

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